
La plupart du temps, les sondages commentent l’actualité sous le prisme de l’opinion publique. Il arrive également qu’ils créent l’actualité. En 2000, un sondage explosait dans le débat médiatique : il annonçait que 69 % des Français se déclaraient (« plutôt », « un peu », « pas très ») racistes. La France se réveillait stupéfaite en apprenant qu’elle était raciste. La France black blanc beur, qui avait triomphé des Brésiliens deux ans plus tôt, n’était-elle qu’un mirage, qui venait de se dissiper ? Les critiques à l’encontre de ce sondage fusaient : comment peut-on mesurer le racisme par sondage, comment interpréter ces résultats ? Que signifie le fait d’être raciste ? Que valent les propos d’un sondé qui répond à un enquêteur qui lui demande s’il est raciste ? Les sondages se contredisent d’ailleurs souvent sur cette question puisque, en 2005 par exemple , ils n’étaient « plus qu’un tiers » à se déclarer racistes (sondage CSA). Pourtant, mesurer son degré de racisme constitue effectivement un réel défi pour une société qui veut défendre le « vivre ensemble » et l’égalité des conditions pour chacun...