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Histoire-Politique
« La Cimade et les réfugiés : identités, répertoires d’action, politiques de l’asile, 1939-1994 »
Article mis en ligne le 16 mars 2011
dernière modification le 13 mars 2011

colloque tenu le 7 octobre 2010 à la Cité nationale d’histoire de l’immigration et le 8 octobre 2010 à l’université Paris-Ouest Nanterre

Face à la quasi-absence de travaux scientifiques sur la Cimade, toutes disciplines confondues, et a fortiori de synthèse académique, ce colloque visait à poser les jalons d’un vaste champ d’étude ouvert par le récent dépôt des archives de l’association à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) de Nanterre (...)

La première session était consacrée à la période « de la guerre à l’Europe bipolaire », pour envisager les « missions et identités fondatrices » (1939-1956). La Seconde Guerre mondiale a été traitée par Geneviève Dreyfus-Armand (« La Cimade dans les camps d’internement ») et Anne Boitel (action plus spécifique au camp de Rivesaltes en 1941-1942). Créée en 1939, au moment où Karl Barth invite à résister au nazisme, la Cimade est d’abord une aide des protestants français à leurs coreligionnaires alsaciens évacués dans le sud-ouest ; mais le constat, dès 1940, de l’ampleur des besoins dans les camps d’internement conduit à recentrer l’action et à y ouvrir des foyers, parfois sans autorisation. (...)

La seconde session, consacrée à la période 1956-1980, portait sur les « réfugiés des dictatures et décolonisations au temps des engagements militants ». Très homogène dans ses thématiques, elle a traité successivement de l’accueil des exilés grecs pendant la Junte des Colonels de 1967 à 1974 (Vasiliki Kilekli), des réfugiés portugais fuyant la dictature coloniale de 1957 à 1974 (Victor Pereira), des victimes des dictatures d’Amérique latine des années 1960 aux années 1990 (Marie-Christine Volovitch-Tavarès) et des exilés de l’Indochine révolutionnaire à la fin des années 1970 (Hugues Tertrais).(...)

La dernière partie, la plus contemporaine, abordait les « répertoires d’action et cadres du militantisme ». Tramor Quemeneur a retracé l’accueil d’objecteurs de conscience à la Cimade de 1959 (alors qu’un équipier choisit l’objection et l’emprisonnement, dans un contexte de guerre d’Algérie et d’illégalité de l’objection de conscience, mais aussi de mobilisation des protestants pour faire avancer la loi) à la fin des années 1970, période de légalisation et de progressive organisation des objecteurs dans les associations. (...)

tout militant associatif proche des ces champs, voire plus largement tout citoyen éclairé, gagnerait à se replonger dans cette histoire qui est finalement la nôtre, et dont l’actualité brûlante ne fait que se recomposer depuis plusieurs décennies : pour savoir où l’on va et comment, il est bien utile de savoir d’où l’on vient. (...)

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