
Le sommet sur le climat qui s’est tenu à Durban en Afrique du Sud s’est terminé le 10 décembre 2011. En saluant l’accord conclu entre les 200 pays qui y participaient comme un nouveau pacte mondial devant entrer en vigueur en 2020, ce Sommet a « touché le fond » pour l’association « Les Amis de la Terre ».
Afin de pouvoir rendre compte de la signification de cet accord a minima, il convient de replacer les décisions prises à Durban dans la perspective des engagements pris lors des précédentes conférences internationales de Copenhague en 2009 et de Cancun en 2010. Cette lecture en perspective montre comment le péril climatique à l’échelle planétaire n’est plus une priorité pour la diplomatie climatique, mais qu’elle a laissé la place au business climatique.
Rappelons-nous l’interpellation du président vénézuélien, Hugo Chàvez, à Copenhague : « si le climat était une banque, on l’aurait déjà sauvé ». Suite à cet échec, la Déclaration de Cochabamba, clôturant la Conférence mondiale des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre mère, tenue en Bolivie en avril 2010, pointait la responsabilité des pays industrialisés. Elle mettait en cause le capitalisme qui impose une politique de concurrence et de croissance illimitée, sépare l’humain de la nature et transforme toute chose en marchandise. La Déclaration de Cochabamba relevait les aspects non traités à la Conférence de Copenhague : la dette climatique des pays du Nord, la question de l’agriculture et de l’alimentation, les migrants climatiques, le respect des engagements internationaux, le droit des peuples indigènes, les causes politiques de la crise écologique.(...)