
La fusion d’un géant français de l’industrie pétrolière avec un groupe américain tourne au fiasco… et tout le monde (ou presque) s’en fout. Pourtant, ce mariage entre le groupe Technip et le texan FMC ressemble en de nombreux points au dossier Alstom, dont la branche énergie a été vendue à l’américain General Electric, mais qui avait connu à l’époque un plus grand succès médiatique. Parmi les points communs : Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, a soutenu la fusion de Technip conseillée par la banque Goldman Sachs et… Rothschild. Pourquoi ce silence ? Une enquête à ranger dans notre dossier "Trous noirs dans l’information".
"L’opération est excellente pour le groupe" avait claironné Emmanuel Macron alors ministre de l’économie. Nous étions en mai 2016. L’opération en question ? Le projet de fusion du groupe Technip – entreprise du CAC40 et fleuron de l’industrie française comme on dit dans les titres de presse économique – avec l’Américain FMC Technologies. Tous deux sont des parapétroliers. Le premier est spécialisé dans la construction pour l’industrie pétrolière (plates-formes ou raffineries), le second dans les équipements pétroliers sous-marins.
Technip est un nom que vous voyez probablement pour la première fois. Disons que ce fleuron reste cantonné dans les pages éco de nos médias. Même le projet de fusion annoncé il y a tout juste un an n’a pas fait grand bruit. Côté presse généraliste, Le Monde avait salué ce mariage en expliquant que le groupe "est au côté de Total le plus beau maillon de la chaîne pétrolière française. Depuis des années, il collectionne des contrats à plusieurs milliards sur les chantiers les plus ambitieux, comme les projets de gaz naturel liquéfié (GNL) de Total en Russie (Yamal LNG) et de Royal Dutch Shell en Australie (Prélude), où l’anglo-néerlandais va bientôt mettre en exploitation la plus grande plate-forme jamais construite". On y apprend également que le ministre Macron "suivait de près l’opération". (...)