
Même si le terme d’islamophobie n’existe que depuis quelques dizaines d’années, le rejet et la méfiance de l’Occident à l’égard de l’islam en tant que religion et système de valeurs est très ancien. Depuis les croisades en passant par le début du colonialisme européen, la caricature des sociétés de civilisation musulmane a toujours été une pièce centrale de l’idéologie des conquérants. Les stéréotypes sur l’islam et les musulmans ont une longue histoire. Ils ont structuré les relations de l’Occident au monde musulman particulièrement dans ses rapport dominant avec lui.
...Ce qui est donc intéressant de remarquer c’est comment ce rejet de l’islam a parcouru l’histoire de l’Europe et comment cette islamophobie et cette représentation péjorative de l’islam servent encore aujourd’hui, sous d’autres formes, l’impérialisme en Irak en Afghanistan ou encore en Palestine. Sans oublier comment en France on se sert de l’islamophobie pour criminaliser tout soutien aux résistances populaires de ces pays et pour légitimer les guerres dites « anti-terroristes » et « anti-islamistes » et ce, au nom du fameux « choc des civilisations »...
...Cette propagande a redéployé tous les clichés islamophobes et racistes pour conquérir l’Afghanistan et l’Irak et introduire les concepts nouveaux de « « guerre préventive » ou de « guerre contre le terrorisme »...
...Cette criminalisation de l’islam pour justifier l’occupation trouve une illustration importante dans la question palestinienne. ...
...En conclusion, il important de souligner qu’on ne peut pas lutter contre l’islamophobie en France si on ne donne pas de perspectives internationales à cette lutte, si on on ne lutte pas contre la fonction politique impérialiste de l’islamophobie pour l’Occident et la France....
...Lutter contre l’islamophobie, c’est aussi lutter pour la Palestine, contre l’occupation en Irak et en Afghanistan. C’est refuser tout impérialisme, tout colonialisme de l’Occident et de la France dans le monde arabe et musulman en particulier. C’est se donner une globalité nécessaire aux perspectives de lutte. Car il n’est certainement pas dans l’intérêt des dominants de nous voir faire des liens entre les luttes et de comprendre cette logique articulée dans les comportements de domination.