
À l’heure où un même gouvernement d’extrême droite plurielle tente de démanteler ce qui reste d’État social (et notamment du système des retraites) et de libertés publiques (et plus encore de droits des étrangers), à l’heure des réformes Woerth, Besson, Hortefeux, à l’heure de LOPPSI 2 et de la loi anti-burqa, et alors que la longue tradition d’impunité policière se perpétue avec – coup sur coup – un non lieu requis pour les policiers impliqués dans la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois et un non-lieu prononcé pour les policiers impliqués dans la mort d’Abdelhakim Ajimi à Grasse, il n’est pas inutile de revenir sur le sens même de ces trois mots qui « font l’agenda » : délinquance, violence, insécurité – et sur leur usage singulier, pour le moins partiel et partial.
Une règle élémentaire de méthode veut qu’on commence toujours par définir les termes qu’on utilise. C’est précisément ce que se gardent bien de faire les journalistes et les élus qui partent en croisade contre les « violences urbaines » et « l’insécurité ». Ces derniers font en effet comme si le sens des mots violence, délinquance et insécurité allait de soi, comme si ces mots étaient interchangeables et comme s’ils étaient tous synonymes de :
Jeune homme basané vêtu d’une casquette insultant une vieille dame avant de lui voler son sac.
Ils occultent de ce fait d’innombrables formes de délinquance, de violence et d’insécurité – et notamment toutes celles dont sont victimes ces jeunes hommes vêtus de casquettes. ...
