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L’incompréhensible obstination des décideurs politiques à tuer le rail
Article mis en ligne le 7 décembre 2016
dernière modification le 3 décembre 2016

Tous les arguments sont là pour faire du rail un modèle d’avenir, explique notre chroniqueuse, de la sécurité routière à la santé publique en passant par le climat et le coût pour la collectivité. Et pourtant, les décideurs politiques s’obstinent à tuer le train. Pourquoi ?

Si tout le monde aime le train, le développement du rail devrait être un sujet en or, jalousement protégé, revendiqué, instrumentalisé, même, par les politiques : ils surfent sur tout, pourquoi pas sur cette vague de sympathie ferroviaire tirée de notre imaginaire collectif ? Après tout, ils défilent bien à côté des vaches pour s’assurer la sympathie d’un imaginaire paysan, se pressent en gilets fluo sur des chantiers pour se donner une allure industrielle, n’hésitent pas même à se faire photographier en train de boire un verre au comptoir d’un bistrot de quartier pour asseoir leur côté populaire… Que ne posent-ils pas devant un train, la mine fière, un pied sur le marchepied ?

Je ne comprends pas. Tous les arguments sont là pour faire du rail un modèle d’avenir. (...)

Les lois issues du Grenelle de l’environnement prévoyaient de faire passer la part du fret ferroviaire et fluvial de 14 à 25 % à l’horizon 2022, et à plus brève échéance d’augmenter cette part de 25 % entre 2006 et 2012. Or, cette part a dégringolé de 21,7 % en 1990 à 17,9 % en 2000, 12,7 % en 2005 et seulement 11,9 % en 2012 ! Tout a été fait au contraire pour saccager le fret ferroviaire
(...)

Aucun décideur politique ne peut ignorer qu’en prenant en compte tous les coûts externes, le train est un mode de déplacement 3 fois plus performant que la voiture et 1,5 fois plus que le car, et que transporter une marchandise par le rail coûte en réalité 4 fois moins cher que la route à la collectivité !

Pourquoi diable s’acharnent-ils tous ainsi à tuer le rail ?

Entre l’arnaque des cars Macron, la suppression des trains de nuit de monsieur Vidalies (merci !), les grosses envies d’autoroutes de monsieur Wauquiez, les logiques libérales de la direction de la SNCF et les paquets européens de Bruxelles, le rail devient une espèce menacée. (...)

Même les cheminots jettent l’éponge. La SNCF impose des cadences infernales, et avec les conditions de travail dégradées, elle n’arrive plus à recruter de conducteurs. Des lignes sont menacées, des guichets risquent de fermer. Les tarifs augmentent, l’entreprise s’endette dans des choix hasardeux où elle se concurrence elle-même, les effectifs fondent comme neige au soleil
(...)

C’est incompréhensible.

À suivre…