
Les espèces marines migrent vers les pôles en réponse au réchauffement climatique. Par ailleurs, la vitesse à laquelle se déplacent certaines de leurs aires de distribution étonne. Voici les informations clés d’une étude qui a examiné la réponse globale de l’océan mondial à l’augmentation de la température de ses eaux de surface. Une première.
Depuis quelques années, les revues spécialisées nous livrent régulièrement des études qui décrivent les effets du réchauffement climatique sur un taxon ou un écosystème précis. Grâce à elles, nous avons pu nous forger une image de la réponse apportée par les milieux terrestres. En revanche, la situation est toute autre pour le plus grand écosystème de la planète : l’océan mondial. Certes, nous avons dernièrement appris que les poissons migrent vers le nord et deviennent de plus en plus petits, que des coraux sont fragilisés par l’acidification des eaux (tandis que d’autres s’en accommodent), que les baleines grises changent de régime alimentaire, etc.
Bien sûr, ces données sont intéressantes, mais elles ne reflètent pas la réponse globale de l’océan à la montée en température de ses eaux de surface. En effet, elles sont trop ciblées et trop localisées, mais les choses viennent de changer grâce à un projet dirigé par le National Center for Ecological Analysis and Synthesis (NCEAS, États-Unis). Des scientifiques de 17 institutions ont compilé en trois ans une base de données qui répertorie 1.735 comportements biologiques adoptés par des organismes marins ou des communautés marines en réponse au réchauffement climatique. En moyenne, ils ont été étudiés sur des périodes de 40 ans.
L’analyse de cette base de données a déjà révélé de précieuses informations, qui viennent d’être présentées dans la revue Nature Climate Change par Elvira Poloczanska, en tant que première auteure. (...)
Cette étude devrait grandement venir en aide aux experts du Giec qui, grâce à elle, pourront mieux préciser les conséquences du réchauffement climatique sur la vie marine dans leur cinquième rapport. Son premier volet (physique de l’atmosphère) devrait paraître en 2013, tandis que les deux autres sont prévus pour 2014.