
Même si c’est la baisse de la note de la dette américaine qui a provoqué la panique des marchés, M. Zoellick juge la crise de la dette des pays européens plus inquiétante dans l’immédiat.
Avec la Grèce et le Portugal assommés par leur dette et d’autres pays menacés, et sans possibilité de dévaluation, c’est en effet non seulement l’économie de la zone euro qui est menacée, mais l’existence même de la monnaie européenne
(...) "Nous sommes au début d’une tempête nouvelle et différente, ce n’est pas la même crise qu’en 2008. (...) Dans les quinze derniers jours, nous sommes passés d’une reprise difficile - avec une bonne croissance pour les pays émergents et quelques pays comme l’Australie mais bien plus hésitante pour les pays les plus développés - à une phase nouvelle et plus dangereuse", a-t-il expliqué.(...)
"La plupart des pays développés ont déjà utilisé ce que leur permettait la politique fiscale et monétaire", mais cela a été insuffisant, selon lui, maissant entendre qu’il faudrait passer à un régime plus rigoureux.
Il a sur ce point encouragé le Premier ministre britannique David Cameron à maintenir, malgré les émeutes, les mesures d’austérité annoncées ces derniers mois, qui sont "vraiment nécessaires".
Au-delà des conséquences financières immédiates, M. Zoellick a estimé que cette crise allait provoquer des changements dans l’équilibre des pouvoirs dans le monde.
Toute cette crise est en train de transférer "très rapidement, du point de vue de l’histoire", le pouvoir économique de l’Occident vers la Chine, qui pourtant "ne tient pas à ce rôle".(...) Wikio