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L’avion salit le ciel et le monde
Article mis en ligne le 31 août 2012
dernière modification le 27 août 2012

En ces mois d’été à la campagne ou à la montagne, nous avons tous le loisir de contempler le ciel et d’oublier le restant de l’année où nous sommes plongés dans nos activités urbaines quotidiennes.

(...) Mais aujourd’hui, paradoxalement, le ciel nous rappelle tragiquement à l’ordre de la nécessité des temps modernes marqué par le défi prométhéen représenté par la crise écologique. Car l’azur de nos ciels n’incarne plus une pureté de temps à autre obscurci par les nuées menaçantes d’un orage ou d’une tempête comme dans les tableaux de Ruysdaël. Mais il nous apparaît sali quotidiennement par de multiples traînées de vapeurs polluées répandues en tous sens sur toute la planète par un intense trafic aérien.

Une carte publiée sur internet nous en a fait d’ailleurs récemment comprendre l’ampleur et la densité, en particulier dans les pays les plus industrialisés. De ce trafic est né un ciel sali par les nuées inquiétantes de la crise climatique. (...)

Malgré la crise économique en cours, le trafic aérien n’en continue pas moins à se développer encouragé par les pratiques commerciales de low cost, par l’absence de taxe sur le kérosène et le montant faiblement dissuasif de la taxe européenne sur les émissions de CO2 limitée au décollage et à l’atterrissage. De ce trafic résulte la multiplication des échanges économiques internationaux des biens et des personnes.

Pour transporter quoi ? Des touristes occidentaux privilégiés vers des iles paradisiaques du Pacifique et de l’océan indien elles-mêmes menacées par la montée des océans provoquée par le réchauffement climatique, lui même alimenté par le trafic aérien ! Des denrées périssables échangées par voie aérienne entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest qui contribuent à la destruction des productions locales pourtant indispensables à l’autonomie alimentaire des populations de tous les pays ! C’est ainsi que le Lidel a pu importer à bas prix des oignons d’Australie au détriment de nos producteurs locaux.

Ces exemples illustrent l’absurdité totale d’un système économique mondialisé qui amalgame des produits agricoles à des produits industriels ordinaires alors que les premiers servent d’abord à nourrir les hommes. (...)

aujourd’hui, l’humanité est portée par le flot de l’histoire de ces cinquante dernières années juste avant la chute vertigineuse du Niagara, au lieu de souquer ferme à contre courant pour faire échec à ce destin funeste.