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L’aviation face au mur du réchauffement climatique
Article mis en ligne le 28 septembre 2016

Comment atténuer l’effet nuisible des avions sur les émissions de gaz à effet de serre ? C’est la question posée à Montréal, où se réunit l’Organisation de l’aviation civile. En cause : l’augmentation rapide du trafic aérien, qui en fait une cause importante du changement climatique.

Le secteur du transport aérien s’attaque à la question du changement climatique. Mardi 27 septembre s’est ouverte à Montréal (Canada) l’assemblée générale de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), un organe émanant de l’Organisation des nations unies (Onu). Ses 191 Etats-membres ont jusqu’au 7 octobre pour adopter une résolution visant une croissance neutre en carbone à partir de 2020, grâce à un système de marché mondial de la compensation.

Avec le transport maritime, l’aviation civile est le seul secteur qui n’est pas couvert par l’Accord de Paris sur le climat conclu en décembre 2015. Pourtant, elle contribue largement au réchauffement de la planète (...)

« L’augmentation du trafic est telle que les innovations technologiques, qui améliorent l’efficacité énergétique des avions, ne permettront pas d’atteindre l’objectif de plafonnement des émissions en 2020 » (...)

L’idée est de limiter les émissions là où ça coûte le moins cher. » Selon le projet de résolution, une première phase basée sur le volontariat sera menée de 2021 à 2026. « Pas mal de pays se sont déjà portés volontaires, apprécie Pierre Cannet, responsable climat, énergie et infrastructures durables au WWF. L’Union européenne, mais aussi les Etats-Unis, la Chine, le Japon, Singapour, etc. Même les Emirats arabes unis ont manifesté leur intérêt. » La seconde phase, entre 2027 et 2035, sera obligatoire pour tous les Etats-membres de l’OACI, à l’exception des pays les moins développés, des petits Etats insulaires et des pays en développement sans littoral.
Six ans de retard dans la mise en oeuvre du projet

Cette mise en place d’une première phase basée sur le volontariat a fait grincer des dents plusieurs eurodéputés, qui dénoncent un retard de six ans dans la mise en œuvre complète du projet. (...)

« La croissance du trafic aérien pourrait devenir un puissant facteur d’accaparement des terres dans les prochaines années, à travers des projets de compensation carbone forestiers comme celui d’Air France à Madagascar », avertit le coordinateur des campagnes pour les Amis de la Terre France. En effet, la création par la compagnie française de l’aire protégée d’Ifotaka, au sud-est de l’île, s’est faite au détriment des populations locales : les familles se sont vues interdire l’accès à la forêt et ne peuvent plus y récolter le bois, les plantes et le miel dont elles ont besoin pour leur vie quotidienne. (...)

Une chose est sûre, la mise en place de ce système de compensation n’a pas grand sens si les constructeurs ne poursuivent pas leurs efforts dans le sens d’une plus grande efficacité des avions
(...)

Enfin, une réflexion s’impose sur les objectifs de croissance du secteur de l’aviation civile. L’OACI table sur une hausse de 300 à 700 % du trafic aérien d’ici 2050. Pour Florent Compain, président des Amis de la Terre France, cela n’a aucun sens (...)