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L’attaque contre la Sécurité sociale entre dans une phase décisive
Article mis en ligne le 9 mai 2014

On sait que sur les 21 milliards de diminution de dépenses prévue dans le « Pacte de stabilité », 10 milliards concerneront l’Assurance-maladie. Mais il existe bien d’autres mesures qui vont avoir un impact sur la Sécurité sociale solidaire, d’autres signes d’avancée du rouleau compresseur néo-libéral, dont on apprend l’existence ici ou là : voici les informations que nous avons recueillies au cours du dernier mois.

1/ Alors qu’une étude suédoise montre que l’autisme est dû à plus de 50 % à l’acquis (et donc l’environnement), la ministre Marie-Arlette Carlotti, la Haute autorité de la santé (HAS, spécialiste des conflits d’intérêts), les Agences régionales de santé (ARS, bras armé du néolibéralisme contre la Sécurité sociale) jugent que la cause est entièrement génétique et donc décident d’éliminer toute intervention de caractère psychanalytique ou de psychothérapie institutionnelle, car d’après la ministre ces pratiques ne sont pas « consensuelles ». Ne sont déclarées consensuelles que les interventions sur les conséquences de la maladie et non sur les causes. Soyons clair, agir seulement sur les conséquences, cela demande moins de financement ! Et les pouvoirs publics refusent d’admettre que le débat scientifique n’est pas tranché . Le CASP qui réunit le Syndicat des médecins psychiatres des organismes publics, semi-publics et privés (SMPOP), le Syndicat national des psychiatres privés (SNPP), le Syndicat des psychiatres français (SPF), le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH), l’Union syndicale de la psychiatrie (USP), conteste les choix des pouvoirs publics.
Leur détermination à ne pas chercher la cause mais à se borner à agir sur les conséquences a même entraîné l’ARS d’Ile-de-France à rejeter la dépense de formation d’un montant de 80 euros (!) de deux soignants d’un centre médico-psycho-pédagogique du Val de Marne sous prétexte qu’elle s’intitulait « Le psychanalyste et l’autiste »…

2/ Alors que Médecins du monde fait état en France d’une augmentation forte du nombre de personnes venant à ses consultations sans couverture sociale, la Sécurité sociale dirigée par le néolibéral Frédéric van Roekhegem ose dire que « les effectifs de la CMU de base [NDLR : la CMU de base doit théoriquement assurer de façon universelle tous les Français et étrangers] a régressé de 1,2 % sur un an pour l’ensemble du territoire, avec 2,25 millions de bénéficiaires ». Tout simplement parce de nombreuses personnes qui y auraient droit n’y sont pas inscrites !

3/ L’année 2013 a connu une forte progression du nombre de bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) (+7,5%, 4,9 millions de personnes) et de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS) (+15,1%, 1,16 million de personnes), selon la lettre Références CMU d’avril. L’augmentation d’environ 362.000 nouveaux bénéficiaires de la CMU-C est due pour 102.000 à l’augmentation des barèmes et pour 260.000 à l’augmentation de la pauvreté. (...)

7/ La Cour des comptes se mobilise pour introduire plus de néolibéralisme dans le secteur de la santé en proposant que trois CHU français expérimentent l’émission de billets de trésorerie comme une vulgaire société financière ! (...)