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Le Monde
L’association L214 dévoile les coulisses de la fourrure de luxe de lapin
Article mis en ligne le 19 décembre 2017

L’association dénonce des mauvais traitements dans trois élevages de lapins Orylag, une souche issue d’une sélection génétique conduite par l’INRA.

Des lapins forcés de vivre dans des cages exiguës toute leur vie, sans la moindre lumière du jour et avec, pour seul environnement, des grilles métalliques dépouillées. Certains animaux blessés, malades, développant des troubles du comportement ou encore atteints du « syndrome vestibulaire », qui les force à rester la tête tordue vers le sol. Mardi 19 décembre, l’association L214 dévoile, dans une nouvelle enquête que Le Monde a pu consulter, l’intérieur d’élevages de lapins en batterie situés en Nouvelle-Aquitaine.
Cette fois-ci, leur destination n’est pas seulement l’assiette du consommateur mais également sa garde-robe : ces léporidés sont élevés pour produire de la viande haut de gamme (sous l’appellation Rex du Poitou, prisée des tables gastronomiques) et surtout de la fourrure de luxe, dont les manteaux, les écharpes, les sacs à main ou encore les peluches se retrouvent chez Dior, Fendi et Dolce & Gabbana. Ils sont issus d’une souche bien particulière, Orylag, mise au point par sélection génétique par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). (...)

L214 a déposé plainte pour mauvais traitements contre les élevages et contre l’INRA devant les procureurs de Niort et de La Rochelle et introduira un recours en responsabilité contre l’Etat pour « manquement à sa mission de contrôle de l’application de la réglementation ». Elle appelle, dans une pétition, les marques impliquées à cesser d’utiliser de la fourrure.

« Derrière l’image du luxe se cachent des élevages industriels dans lesquels les lapins ne peuvent pas exprimer leurs comportements naturels ni connaître l’herbe ou les rayons de soleil. Cela va à l’encontre du discours de la filière, qui présente cette race comme éthique », dénonce Sébastien Arsac. Le porte-parole de L214, qui réclame l’abolition de toute exploitation animale, demande également « que l’INRA cesse d’utiliser des fonds publics pour l’entretien et le développement d’une filière privée restreinte, très éloignée de l’intérêt général ». (...)

Une enquête au cœur des élevages de lapins Orylag