
La presse au Brésil estime qu’1,5 million de personnes ont manifesté à travers le pays face aux attaques menées par Jair Bolsonaro contre l’Université et la Recherche. Aux Philippines le succès annoncé de Rodrigo Duterte aux élections de mi-mandat renforce le poids politique de sa fille Sara.
Au Brésil, le président Jair Bolsonaro affrontait hier la première mobilisation de masse contre sa politique, et cette fronde est venue des Universités brésiliennes.
Des centaines de milliers de professeurs et d’étudiants se sont mobilisés contre leur dirigeant d’extrême-droite et les coupes budgétaires drastiques qu’il veut imposer à l’enseignement supérieur et de la recherche. (...)
Dans les pages du Correio, on prend la mesure de cette mobilisation qui est clairement la plus puissante qui se soit élevée contre Jaïr Boslonaro depuis son arrivée au pouvoir le 1er janvier : à voir les photos prises hier soir dans le centre de Rio, on comprend bien que le lieu commun de "marée humaine" a quand même un sens. Et l’on a compté des rassemblements dans 241 villes du pays, des profondeurs amazoniennes aux métropoles côtières, salue le Correio qui livre cette estimation assez impressionnante d’un million et demi de manifestants pour donc défendre l’Université brésilienne. Et ça ne semble pas devoir s’arrêter là : la principale organisation étudiante, l’UNE, appelle déjà à prolonger, pour 30 jours, le blocage national des campus. (...)
"Ce gouvernement a choisi l’éducation comme principal ennemi dans sa guerre contre des moulins imaginaires", analysent deux universitaires dans l’Estadao de Sao Paulo : l’université, pour les nouveaux dirigeants néo-fascistes du pays, c’est l’antre du grand démon nommé "le marxisme culturel". On est, en fait, dans le même registre que quand Bolsonaro annonçait que les facultés de philosophie et de sociologie ne seraient désormais plus subventionnées par l’Etat parce qu’elles ne permettent pas "un retour sur investissement immédiat".
Il fallait donc ça, pour que le Brésil ou en tous cas ses étudiants, ses professeurs, ses chercheurs se mobilisent en masse. (...)