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L’Italie interdit au Geo Barents de reprendre la mer
#geobarents #msf #italie #extremedroite
Article mis en ligne le 25 février 2023
dernière modification le 24 février 2023

Les autorités italiennes ont imposé, jeudi dans la soirée, au Geo Barents de rester à quai. Le navire humanitaire de Médecins sans frontières (MSF) sera bloqué au port d’Ancône, dans le centre de l’Italie, pour 20 jours. Une amende de 10 000 euros a également été assignée au capitaine du bateau.

(...) Le tort de l’équipage, d’après Rome ? Ne pas avoir fourni toutes les informations demandées avant leur dernier débarquement, le 17 février, dans le port d’Ancône. (...)

C’est dans cette localité du centre de l’Italie, côté Adriatique, que s’est effectuée la dernière rotation du navire humanitaire de Médecins sans frontières (MSF). L’ONG avait alors procédé au débarquement de 48 migrants, dont neuf mineurs. (...)

L’autorité portuaire d’Ancône, elle, conteste ces accusations, et affirme avoir bien transmis les informations demandées, rapporte le média Today. Quant à MSF, elle "évalue désormais les actions en justice à entreprendre pour contester ce qui s’est passé", arguant qu’il "n’est pas acceptable d’être puni pour avoir sauvé des vies".
"Entraver l’assistance aux personnes en détresse"

Hier, le décret controversé sur les opérations des navires humanitaires en mer Méditerranée a été converti en loi, après le feu vert du Sénat. Cette mesure oblige notamment les ONG à demander, immédiatement après un sauvetage, l’attribution d’un port de débarquement, et de s’y rendre une fois cette information communiquée. "Le fait d’avoir un port sûr est aujourd’hui instrumentalisé dans le but qu’il y ait moins de capacités de sauvetage en Méditerranée", avait déploré, début janvier, Caroline Willemin, coordinatrice de projet pour les opérations de recherche et de sauvetage menées par MSF, dans une interview à InfoMigrants.

Dans un communiqué conjoint, publié jeudi 5 janvier, MSF et une vingtaine d’autres organisations avaient alerté sur la volonté du gouvernement italien d’extrême droite "d’entraver l’assistance aux personnes en détresse". Cette loi n’a d’autre objectif que de "maintenir les navires (...) hors de la zone de sauvetage pendant des périodes prolongées", avaient-elles estimé.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a, lui aussi, partagé son "inquiétude", le 16 février dernier (...)

Les navires humanitaires qui sillonnent la mer Méditerranée centrale, le passage le plus meurtrier au monde pour les migrants, sont dans le collimateur du gouvernement italien depuis l’arrivée au pouvoir en octobre de Giorgia Meloni, à la tête du parti d’extrême-droite Fratelli d’Italia [Frères d’Italie]. (...)