
Les Islandais ont compris quelque chose de fondamental : lorsqu’un débiteur ne peut plus payer, il n’est pas très malin de saisir son bien.
Les banques américaines se sont retrouvées avec des tas de maisons murées sur les bras, dont la valeur chute, sans être tellement plus avancées. Il vaut bien mieux réduire la dette pour la rendre supportable. La banque gagnera moins, mais ne perdra pas tout.
Sur la base de ce bon principe économique, ce petit pays qui a connu le premier la violence de la crise financière de 2008, a pris plusieurs mesures pour écrêter les dettes excessives des ménages et des entreprises.
Dernière en date : samedi, le gouvernement (qui est repassé à droite en avril dernier) a adopté un plan pour alléger de 24 400 euros les dettes immobilière des ménages. Le plan viendra à l’aide de 100 000 foyers, dans un pays de 320 000 habitants (l’équivalent du Loir-et-Cher). Coût : 900 millions d’euros sur quatre ans.
Le FMI s’est montré très réservé
On ne sait pas encore très bien qui le supportera, puisque le gouvernement n’a pas vraiment précisé comment ce plan serait financé. Ce qui inquiète le FMI, qui copilote le plan de redressement de l’économie islandaise : il s’est montré très réservé, précisant que la marge de manœuvre budgétaire pour de telles mesures était très réduite. (...)
A la différence des Etats-Unis ou de certains pays européens comme l’Espagne ou la Grèce, le gouvernement et les (nouvelles) banques ont immédiatement pris le problème à bras-le-corps. Ce problème de surendettement a vite été considéré comme un blocage qu’il fallait faire sauter pour retrouver le chemin de la croissance.
Le professeur d’économie Thorolfur Matthiasson, de l’université de Reykjavik, est l’un de ceux qui a le plus réfléchi à la question de l’endettement. Selon lui, l’Islande a très vite compris une chose : la remise de dette, dans une situation de crise de l’endettement, est la meilleure chose qui puisse arriver « non seulement au débiteur, mais aussi au créancier ». (...)
Pour Thorolfur Matthiasson, le retour à la croissance islandaise doit beaucoup à cette approche audacieuse. Même si les Islandais râlent beaucoup contre les banquiers, au moins, « ils ont un travail et ils peuvent faire des projets... ».
Mais les premières mesures prises n’ont pas été suffisantes, d’où le plan présenté samedi (...)