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le Point/AFP
L’Élysée officialise l’entrée au Panthéon du résistant Missak Manouchian
#Résistance #Manouchian
Article mis en ligne le 18 juin 2023

Emmanuel Macron a salué dimanche la « bravoure » et l’« héroïsme tranquille » de Missak Manouchian, figure de la Résistance d’origine arménienne

C’est officiel. Missak Manouchian, figure de la Résistance d’origine arménienne, va faire son entrée au Panthéon, a annoncé dimanche l’Élysée. Emmanuel Macron a salué dimanche sa « bravoure » et son « héroïsme tranquille ».

« Missak Manouchian porte une part de notre grandeur », il « incarne les valeurs universelles » de liberté, d’égalité, de fraternité au nom desquelles il a « défendu la République », déclare la présidence dans un communiqué.

Il rend aussi hommage, à travers lui, à tous ses compagnons d’armes étrangers, des Espagnols, des Italiens ou des juifs d’Europe centrale. « Le sang versé pour la France a la même couleur pour tous », souligne l’Élysée.

Missak entrera au Panthéon « accompagné de Mélinée », son épouse d’origine arménienne, résistante comme lui, qui lui survécut 45 ans et repose à ses côtés au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), a précisé l’Élysée. (...)

Lire aussi :

 (Club de Mediapart/ 24 février 2013 MATTHIEU LEPINE Professeur d’histoire-géographie)

Face aux discours xénophobes, gardons vivante la mémoire du groupe Manouchian

Il y 69 ans, le 21 février 1944, l’arménien Missak Manouchian et 21 de ses compagnons de la résistance intérieure française, issus de la Main-d’œuvre immigrée, étaient fusillés au Mont-Valérien, à l’ouest de Paris. Étrangers pour la plupart, ils ont fait partie des rares personnes à s’engager dans la résistance et dans la lutte contre l’occupant nazi. En effet, en cette heure sombre de l’histoire de notre pays, bien plus nombreux étaient les français qui, directement ou indirectement, privilégiaient la collaboration avec l’occupant. Face à la montée des discours xénophobes en Europe, dont le Front national est le porte-voix en France, il est primordial de garder vivante la mémoire de ces hommes et femmes qui, au prix de leur vie, se sont battus pour défendre la France, la liberté et la démocratie. (...)

Après l’arrestation de Manouchian et de ses camarades, la propagande de Goebbels insistera avec vigueur sur ce point, afin de présenter la résistance comme étant uniquement le fait de quelques étrangers. C’est dans ce but qu’en 1944, les nazis font placarder et diffuser dans toute la capitale et dans certaines grandes villes du pays, l’Affiche rouge (voir ci-dessus). Ce document visait à faire passer les membres du groupe Manouchian et plus globalement les résistants, pour des criminels et des terroristes dont les agissements étaient dirigés contre la France et les français.

On peut lire à l’arrière de cette affiche : « Si des Français pillent, volent, sabotent et tuent… Ce sont toujours des étrangers qui les commandent. Ce sont toujours des chômeurs et des criminels professionnels qui exécutent. Ce sont toujours des juifs qui les inspirent. C’est l’armée du crime contre la France. Le banditisme n’est pas l’expression du Patriotisme blessé, c’est le complot étranger contre la vie des Français et contre la souveraineté de la France ».

Cependant la campagne de propagande ne bénéficiera pas des effets escomptés. En effet, plutôt que d’être répugnée par ses hommes, l’opinion publique va être séduite. Certains honoreront même les résistants présentés l’affiche (Manouchian et neuf de ses compagnons) en déposant des gerbes de fleurs au pied des murs où elles seront placardées. (...)

 (Licra)
21 février 1944 : le Groupe Manouchian, mort pour la France

Une affiche, devenue célèbre sous le nom d’Affiche Rouge, avait annoncé le drame dans toute la France, la propagande hitlérienne ayant voulu discréditer la Résistance au motif que ces noms et ces visages « pas très français » étaient susceptibles de créer de l’antipathie parmi la population. Ce fut l’inverse qui fut produit, faisant d’eux des martyrs et des modèles.

Le leader de ce groupe s’appelait Missak Manouchian. Il était arménien. Il s’était réfugié en France après le génocide perpétré par les troupes ottomanes et qui l’avait fait orphelin, en 1915, alors qu’il n’avait que 9 ans. Pour lui et ses camarades, la France n’était pas seulement un havre mais une idée, une belle idée pour laquelle ils sont morts. Pour eux, la France était même un idéal, le pays des Lumières et de 1789, le pays qui fait la guerre aux ennemis de la Liberté.

Au matin du 21 février 1944, dans une cellule de la prison de Fresnes, Missak Manouchian prend une dernière fois la plume. Il écrit ses derniers mots à Mélinée, son épouse : (...)

Que ceux qui aujourd’hui font campagne contre l’accueil des réfugiés dans notre pays mesurent combien ils tournent le dos à notre Histoire et renient ce que nous sommes.

Missak Manouchian et ses amis, pour l’éternité, sont le visage de la France.

 (Ciné Mutins)
L’armée du crime

Synopsis

Dans Paris occupé par les allemands, l’ouvrier poète Missak Manouchian prend la tête d’un groupe de très jeunes juifs, Hongrois, Polonais, Roumains, Espagnols, Italiens, Arméniens, déterminés à combattre pour libérer la France qu’ils aiment, celle des Droits de l’Homme.
Dans la clandestinité, au péril de leur vie, ils deviennent des héros.
Les attentats de ces partisans étrangers vont harceler les nazis et les collaborateurs. Alors, la police française va se déchaîner, multiplier ses effectifs, utiliser filatures, dénonciations, chantages, tortures...
Vingt-deux hommes et une femme seront condamnés à mort en février 1944.
Dans une ultime opération de propagande, ils seront présentés comme une Armée du crime, leurs visages en médaillon sur un fond rouge placardés sur les murs de toutes les villes du pays. Ces immigrés, morts pour la France, entrent dans la légende.

C’est cette belle et tragique histoire que raconte le film.