
Nous le pressentions, mais les débats récents sur la taxe carbone le confirment : nous sommes confrontés à l’émergence dans la sphère politique d’une vision libérale de l’écologie dont nous aurions tort de sous-estimer la capacité de nuisance.
...De vieilles recettes productivistes remises au goût du jour, une couche de finance, et le tour est joué. Rien qui ne vienne perturber le refrain « croissance-production-consommation » ravalant le citoyen au rang de consommateur. Pas la moindre mesure qui permettrait une redistribution des richesses, bien au contraire....
...les Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP), les Système d’échange locaux (SEL) ou les « camps climat » ne suffiront pas à renverser les grandes multinationales et à changer radicalement la société. Les bulles locales permettent à une minorité d’échapper en partie au système, mais elles laissent intacte une mondialisation capitaliste qui peut très bien composer avec des alternatives marginales. Se contenter de miser sur les changements de comportements, c’est aussi cautionner une approche libérale qui voit dans la liberté individuelle la matrice d’une société harmonieuse. C’est oublier que l’émancipation individuelle et collective nécessite un cadre, un projet de société qui permette à tous de vivre bien, soi-même et avec les autres.