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Rue 89
L’Afrique prise au piège des paradis fiscaux : 1,5 trillion de dollars
Article mis en ligne le 7 juin 2013
dernière modification le 3 juin 2013

Au cours des trois dernières décennies, l’Afrique a fonctionné comme un « créancier net » pour le reste du monde, la conséquence des fuites cumulées de près d’un trillion et demi de dollars du continent. Dans son rapport, la Banque Africaine de Développement s’alarme.

Les nouvelles données, publiées officiellement mercredi par la Banque africaine de développement (BAD) et Global Financial Integrity (GFI), un groupe de défense basé à Washington, sont en contraste frappant avec les images largement répandues indiquant que l’Afrique bénéficie d’importantes quantités d’aide étrangère.

Les niveaux d’aide étrangère sont en effet élevés pour l’Afrique – suite à une promesse faite en 2005 au sein du Groupe des huit pays les plus riches du monde (G8), le continent reçoit plus de 50 milliards de dollars par an, faisant de lui la région la plus dépendante de l’aide au monde.

Pourtant, selon le nouveau rapport conjoint, l’effet réciproque de la corruption, de l’évasion fiscale, des activités criminelles et d’autres facteurs, a entraîné une fuite nette d’environ 1,4 milliard de dollars entre 1980 et 2009.

« En effet, notre recherche montre qu’alors que l’Occident donne de l’argent à l’Afrique, bien plus en sort illicitement. En outre, vous pouvez supposer que les fuites illicites à partir d’autres régions entraîneraient probablement de transferts nets élevés de ressources provenant d’autres régions en développement, également ». (...)

« Dans les pays riches en ressources, le secteur des ressources naturelles est généralement la principale source de flux financiers illicites », indique l’étude de la BAD et du GFI, notant une conclusion du Fonds monétaire international (FMI) selon laquelle le secteur pétrolier en Angola n’a pas déclaré en 2002 près de quatre milliards de dollars. (...)

« La fuite de ressources à partir de l’Afrique au cours des 30 dernières années - équivalant presque au produit intérieur brut actuel du continent – retarde le décollage de l’Afrique.

[Mais] le continent africain est riche en ressources. Grâce à une bonne gestion des ressources, l’Afrique pourrait être en mesure de financer une grande partie de son propre développement ». (...)

il est impossible d’ignorer le rôle des pays occidentaux dans cette situation en cours. (...)

Clark Gascoigne conclut :

« Bien que ces chiffres soient étonnants, nous devons reconnaître qu’ils sont directement facilités par des banques occidentales et des paradis fiscaux qui autorisent la création de sociétés-écrans anonymes, par des gouvernements occidentaux qui ne partagent pas les informations fiscales et continuent de manquer d’une application adéquate des règles sur le blanchiment d’argent.

Bien que la responsabilité pour un changement incombe à la fois aux acteurs nationaux et internationaux, les pays occidentaux peuvent contrôler la composante internationale de cette dynamique – la structure financière internationale »