Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Boursorama
Kerviel : où l’on reparle de la ristourne fiscale de 2 milliards de la Société Générale
Article mis en ligne le 18 octobre 2015

C’est l’une des multiples facettes de l’affaire Kerviel : en présence de l’ex-trader, la justice administrative s’est penchée jeudi sur une ristourne fiscale aussi lourde que controversée dont a bénéficié son ancien employeur, le groupe bancaire Société Générale.

Très précisément 2,197 milliards d’euros : c’est ce qu’a touché le géant bancaire, en 2009 et 2010, de la part de l’État, au titre d’un régime fiscal accordé aux entreprises déficitaires et victimes de fraude.

Une somme "indue", a dit Jérôme Kerviel, lors d’un point de presse devant l’entrée du tribunal administratif de Paris. Son avocat David Koubbi a, lui, parlé de "magouille fiscale" et d’"affaire d’État".

Des mots très forts contrastant avec la sécheresse de l’audience administrative dont le jugement, mis en délibéré, sera rendu par voie postale au plus tard dans deux semaines.

Ni l’ex-trader ni l’établissement bancaire ne sont formellement impliqués dans le bras de fer engagé par Julien Bayou, conseiller régional EELV d’Ile-de-France, avec le ministère des Finances.

L’élu écologiste demande à Bercy de publier le résultat d’une enquête menée en interne en 2012 sur cette ristourne fiscale. Ayant échoué à la fois face au ministère, et face à la Commission d’accès aux documents administratifs, il a décidé de porter l’affaire devant le juge administratif.

Son argument est le suivant : seules les entreprises déficitaires dont la responsabilité dans les fraudes a été complètement écartée ont droit à ce régime fiscal particulier. Or la justice et les autorités de régulation ont relevé des "défaillances" dans les mécanismes de contrôle de la Société Générale, face aux gigantesques sommes engagées par son trader.

Pour M. Bayou, il est donc "incompréhensible en période de stress budgétaire" que Bercy ne réclame pas cet "argent volé aux Français", et ne rende pas publique son enquête interne.

 Secret fiscal -

Lors de la rapide audience de jeudi, le rapporteur public, membre du Conseil d’État chargé d’éclairer le juge, a jugé que cette dernière demande n’était pas recevable notamment à cause du secret fiscal. (...)