
Enfin ! Pour la première fois, un chef d’État, Emmanuel Macron, reconnaît que le mathématicien communiste Maurice Audin, en juin 1957, est « mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France ». Le Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN) se félicite que, le 13 septembre chez Josette Audin, le chef d’État ait également annoncé « l’ouverture des archives sur le sujet des disparus civils et militaires, français et algériens ». La République a toujours tout à gagner à faire la vérité. La torture est un crime et ne saura jamais être justifiée.
Tout élan mémoriel concernant la torture en Algérie rencontre le courage de Jacques de Bollardière. Promu en novembre 1956 général de brigade à l’âge de 49 ans, déjà Grand officier de la Légion d’honneur, Compagnon de la Libération, décoré de la Croix de guerre pour sa bravoure en Indochine, le général Jacques de Bollardière a eu le courage de s’opposer aux procédés préconisés en Algérie par le général Massu. C’est pourquoi, le général Jacques de Bollardière a demandé à être relevé de son poste de commandement le 7 mars 1957. « J’étais, écrit-il dans sa lettre de démission, en désaccord absolu avec mon chef sur sa façon de voir et sur les méthodes préconisées. Il m’est donc impossible de continuer honnêtement à exercer mon commandement dans ces conditions. »
En 1974, le Mouvement pour une Alternative Non-violente est créé avec notamment Jean-Marie Muller et le général Jacques de Bollardière. Ce mouvement de réflexion et d’action non-violente reste aujourd’hui fidèle à la mémoire de son ami Jacques, l’homme révolté par la torture, l’infatigable humaniste, le militant non-violent, qui affirmait « qu’il faut imaginer une alternative au système de la violence militaire ».