
Il y a 108 ans, naissait Jesse Owens. Petit fils d’esclave, il est l’un des plus grands athlètes de son époque, mais aussi un symbole du combat pour l’égalité et contre le racisme… (Re)découvrez son histoire ⤵️ https://t.co/29T6zOZVIS
— Fondation pour la mémoire de l'esclavage (@fondation_me) September 12, 2021
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James Cleveland Owens naît en 1913 à Danville (Alabama), petite ville située dans le Comté de Lawrence. Petit-fils d’esclaves, il est le septième d’une fratrie de onze enfants. Henry, son père est paysan et Emma, sa mère, repasse du linge d’autres familles. D’une santé fragile, J.C. est souvent malade, souffrant presque chaque hiver de pneumonie, mais les médecins sont trop chers pour cette famille appauvrit. Son père a été son premier héros, gagnant les courses auxquelles il participait avec les autres fermiers tous les dimanches après la messe. Lui et ses frères et sœurs vont à l’école située à 14 km de leur maison en bus ou à pieds, quand ils n’aident pas leurs parents dans les champs.
En 1920, la famille Owens quitte le Sud des États-Unis et s’installe dans la ville industrielle de Cleveland. Scolarisé à la Junior High School de son quartier, l’école élémentaire de Bolton, le jeune James Cleveland est rapidement rebaptisé « Jesse » par son institutrice qui ne comprend pas son accent lorsqu’il prononce les initiales de son prénom (J. C.). Parallèlement à sa scolarité, il effectue plusieurs activités professionnelles, travaillant notamment en tant que livreur dans une épicerie et en tant que manutentionnaire dans une usine de chaussures. C’est durant cette période qu’il découvre sa passion pour la course à pieds.
Entraîné par Charles Riley, Jesse Owens progresse régulièrement. (...)
En 1928, il commence à établir des records au niveau junior en sauts en hauteur et en longueur. La même année, Jesse rencontre Charlie Paddock, champion olympique, lors d’un meeting à son école, et de cette rencontre naitra son envie de participer aux Jeux olympiques. Il entre à l’East Technical High School de Cleveland en 1930. Pendant ses trois années d’études, il remporte 75 des 79 courses auxquelles il participe. (...)
Le 20 juin 1936, Jesse Owens bat le record du monde du 100 m en 10 s 2. Un mois et demi plus tard, aux Jeux olympiques d’été de 1936, qui se déroulent au Stade Olympique de Berlin, Jesse Owens remporte quatre médailles d’or, sous les yeux d’Adolf Hitler, infligeant ainsi un cinglant démenti aux théories nazies sur la prétendue supériorité de la race aryenne.
Selon la légende, Hitler, furieux de voir un Noir triompher, aurait refusé de serrer la main d’Owens. Jesse Owens, le sportif en question, dit dans ses mémoires que Hitler lui aurait fait un salut auquel il aurait répondu et qu’il aurait eu un bon accueil à Berlin. Hitler serait parti avant la fin des compétitions et pour cette raison n’aurait pas salué tous les athlètes.
Le 2 août, Hitler reçoit dans sa loge des athlètes allemands vainqueurs des épreuves du jour pour les féliciter, puis il quitte le stade avant que l’afro-américain Cornelius Johnson, qui a remporté le concours du saut en hauteur, ne reçoive sa médaille. Les officiels font alors savoir au chancelier allemand qu’il doit, soit féliciter tous les vainqueurs, soit n’en féliciter aucun. Hitler choisit de ne plus en féliciter aucun et rien n’indique que cette décision ait pu viser Owens en particulier. Hitler, en privé, ne se cachait pas d’être ennuyé par les victoires des athlètes noirs en général. (...)
De retour aux États-Unis, Owens est accueilli triomphalement. Il sera considéré comme un héros national, tout en restant un Afro-Américain donc privé de droits civiques dans une Amérique largement ségrégationniste. Le président américain d’alors, Franklin D. Roosevelt, occupé dans sa réélection de novembre et soucieux de la réaction des États du Sud, refusa d’avoir un entretien avec lui à la Maison Blanche.
Après les jeux, il eut malgré tout des difficultés pour vivre en pratiquant et en faisant la promotion de son sport. Il participa, moyennant un peu d’argent, à des courses dans lesquelles il laissait de l’avance aux coureurs locaux, ce qui ne l’empêchait pas de les battre quand même. Il remporta des défis face à des chevaux de courses.
Jesse Owens a refusé de soutenir le salut des mouvements Noir par les sprinters afro-américains Tommie Smith et John Carlos aux Jeux olympiques d’été de 1968. Il leur a dit :
Le poing noir est un symbole vide de sens. Lorsque vous l’ouvrez, vous n’avez rien, que des doigts, des doigts faibles et vides. Le seul moment où le poing noir a une signification, c’est quand il y a de l’argent à l’intérieur. C’est là où réside le pouvoir.
Quatre ans plus tard dans son livre I Have Changed (J’ai Changé) publié en 1972, il modéra son opinion :
J’ai réalisé aujourd’hui que le militantisme dans le meilleur sens du terme était la seule réponse où l’homme noir a été concerné, que tout homme noir qui n’était pas un militant en 1970 était aveugle ou un lâche. (...)