LE DROIT DE GRÈVE reste un droit fondamental. Pour autant, son exercice doit pouvoir se faire en tenant compte de la situation de sa propre entreprise. Avec ces actions et leurs conséquences, il semble qu’une partie du personnel n’ait pas pris en compte toute la mesure de la situation dans laquelle se trouve la société aujourd’hui et les conséquences qu’elles sont susceptibles d’entraîner. »
Voilà le genre de courrier qu’on reçoit de la part de la direction après la première journée d’action contre la réforme des retraites. Je ne vous dis pas l’ambiance dans l’usine, chez les cadres et leurs sbires, lors des jours précédents la manif du 7 septembre. C’est bien simple, on allait fermer si les salariés se mettaient en grève.
Mais ça se sentait partout que la participation à la journée du 7 serait importante. Devoir bosser, pour le moins, deux ans de plus, ça ne fait pas franchement rêver. Donc, dans les ateliers et les bureaux, la colère était facilement mesurable et tout le monde se disait partant pour faire grève et manifester. Alors la direction a sorti ses armes habituelles. En premier lieu, il y a eu des réunions d’encadrement pour mobiliser les troupes. Il n’a pas été question de l’état déplorable des ateliers à cause des travaux reportés et des millions qu’il a fallu débourser pour des réparations en catastrophe.
Par contre il y a été dit et répété que la société était au bord du gouffre et que cette grève allait l’achever. Les cadres y ont cru. Ils croient toujours le discours de la direction générale (...)