
C’est sous le slogan "Je suis 2015" que d’anciens demandeurs d’asile désormais installés en Suède racontent leur intégration. Ils veulent montrer que des réfugiés peuvent devenir des conducteurs de bus, des infirmières et surtout des contribuables... et aller ainsi à l’encontre de certains discours politiques.
Nabila et sa famille ont fui la guerre en Syrie en 2015 : elle conduit désormais un bus à Ronneby, une ville dans le sud de la Suède. Duas a elle aussi fui sa terre syrienne en 2015. Aujourd’hui, elle est pharmacienne à Arlov. Mohammed est parti en 2014 : six ans plus tard, il est infirmier assistant et interprète à Kristianstad. Haya a également dû tout abandonner en 2014 : elle fait des études à Stockholm pour devenir architecte. Ghassan, parti de Syrie avec sa famille en 2014, travaille, quant à lui, à l’aéroport de Jonkoping. Sa femme est enseignante, comme lorsqu’elle vivait encore en Syrie. Leur fils fait des études de médecine et leurs deux filles vont encore à l’école. Tous parlent suédois.
En 2015, quand plusieurs millions de personnes ont cherché refuge en Europe, les autorités suédoises passaient également en revue la demande d’asile d’Atoosa Farahmand. Cette artiste avait réussi à trouver un travail avant même l’obtention de son droit de séjour, octroyé un an plus tard. Et c’est elle qui a lancé le mouvement "Je suis 2015" voilà quelques semaines. (...)
Ouvrir un nouveau débat
"Mon objectif en ce moment est de rassembler toutes les histoires et de les remettre au Parlement", explique Atoosa Farahmand. "Les élus doivent lire toutes les histoires. Nous faisons partie de ce pays et c’est très important qu’ils entendent nos voix et que nous ouvrions un nouveau débat pour trouver des solutions pour la situation en Grèce, et également en Suède."
Pour interpeller au-delà des frontières suédoises, Atoosa Farahmand veut faire du "Je suis 2015" un mouvement européen avec des contributions de personnes à travers le continent. (...)