Le groupe de distribution français s’associe en Israël avec deux sociétés qui participent activement à la colonisation de la Cisjordanie. En violation du droit international humanitaire.

(...) À l’attention des dirigeants du groupe Carrefour, mais aussi du gouvernement français, les signataires du rapport rappellent que selon une résolution de l’ONU de 2016, « les entreprises doivent respecter les normes du droit international humanitaire quand elles opèrent dans des situations de conflit armé, et […] certaines entreprises ont permis et facilité, directement et indirectement, la création et l’extension de colonies israéliennes dans le territoire palestinien occupé et en ont tiré profit ».

Ces considérations peuvent paraître désuètes aux dirigeants d’un groupe qui emploie plus de 500 000 personnes dans le monde, gère dans trente-neuf pays plus de 12 000 magasins et a enregistré en 2021 un chiffre d’affaires de 81,2 milliards d’euros.

Mais lorsque, comme Carrefour, on s’est fixé comme objectif d’être le leader mondial de la « transition alimentaire pour tous », en affichant des engagements solennels et ambitieux en matière d’éthique et de droits humains, le « lien de confiance » qu’on entend établir avec ses clients ne risque-t-il pas de souffrir du décalage entre les ambitions proclamées et les réalités triviales de la collaboration avec un régime qui ignore le droit international et ne manque pas une occasion pour afficher son mépris des droits humains ?