
La crise écologique et financière oblige les décideurs à se pencher sur les scénarios de sortie de crise verte. Mais cette prise de conscience court le risque de s’arrêter à mi-chemin. « Capitalisme vert », « croissance verte », « keynésianisme vert » et « technologies propres » constituent autant de confortables mirages destinés à nous épargner les nécessaires remises en cause liées aux limites écologiques d’une planète aux ressources finies. La prise en compte conséquente de ces limites amène à aborder de front la question des inégalités écologiques et sociales et à changer les modes de production, de consommation et donc les modes de vie les plus prédateurs. Sans autre échappatoire, dans cette redistribution des richesses à opérer, que la redéfinition collective du sens de ces richesses elles-mêmes.
...Avoir institué « le carbone » comme pseudomarchandise c’est d’une part avoir oublié que c’est un déchet et non un bien, et que dans ces conditions il ne saurait être question de lui appliquer les principes de l’économie des biens et services....
Les enjeux de ces calculs ne sont donc pas purement écologiques au sens technique, ils sont toujours aussi politiques et sociaux, favorables ou non à la réduction des inégalités et à la démocratie, à la prise en compte de certains intérêts et pas d’autres, à la perpétuation ou non des rapports de dominations....
...Trois priorités : reconnaître une « valeur » et non un prix à la nature ; redistribuer et réduire les inégalités tant celles sous-jacentes à la crise écologique que celle induites par les mesures imaginées pour y remédier ; relocaliser et resocialiser l’économie pour démocratiser les choix.