
À l’approche de l’échéance présidentielle, Nicolas Sarkozy durcit encore le ton à l’encontre des étrangers. Sa nouvelle croisade : les mariages mixtes, première source d’immigration légale en France. Le montant des ressources et la surface du logement seront désormais pris en compte pour obtenir un titre de séjour. En clair, les pauvres n’ont plus le droit de tomber amoureux.
(...) Une déclaration qui a fait bondir le collectif des Amoureux au ban public, association de soutien et de défense des droits des couples franco-étrangers. « S’il s’agit réellement de contrôler la sincérité des sentiments des couples franco-étrangers, le compte en banque n’en est certainement pas le meilleur révélateur. » Cette proposition confirme une chose selon le collectif : « Les couples franco-étrangers dérangent. » (...)
Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), s’est dit « complètement abasourdi par cette proposition » sur les conjoints étrangers. « En quoi la taille de l’appartement d’un conjoint ou sa richesse seraient des indicateurs de fraude ? Autant dire que les Français pauvres ne pourront pas se marier à des étrangers… On fait du droit des étrangers un droit des fraudeurs », a-t-il dénoncé. (...)
Dans un entretien à La Croix, Paul Lagarde, professeur émérite de droit à l’université Paris-I met en avant un premier argument constitutionnel. « Les sages pourront considérer que cette mesure porte atteinte au principe d’égalité du droit, puisque des couples mixtes ne jouiraient pas de la même liberté que des Français unis à des Français », souligne le juriste. Les Amoureux au ban public considèrent que cette mesure « constituerait une véritable atteinte au droit au respect de la vie privée et familiale » [2]. (...)
Après les unions mixtes, Nicolas Sarkozy déclare également entamer une croisade contre les demandeurs d’asile.
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À l’approche de l’échéance présidentielle, Nicolas Sarkozy marche décidément à pas de « Guéant » sur le territoire du Front national.