
C’est la grande découverte, la très grande découverte, de surcroît sur le sol français, de celles qui chamboulent tout, et nous obligent à repenser la grande Histoire du peuplement européen…
Rappelons les faits : l’arrivée de l’homme moderne, en France, se caractérise par une culture (l’Aurignacien). On connait toutefois des sites antérieurs, notamment en Bulgarie et Tchéquie, témoins d’une migration de Sapiens à partir du Proche-Orient et cheminant d’est en ouest, vieille de 42 000 ans (...)
L’Histoire de l’Homme moderne en Europe serait-elle à réécrire ?
La grotte Mandrin révèle aujourd’hui, dans un article paru dans la revue Science Advances, une présence de l’Homme moderne bien plus ancienne. Coincé entre des horizons néandertaliens, un niveau archéologique vieux de 54 000 ans met en évidence une industrie lithique très originale (le Néronien) dont les seuls liens culturels se situent au Liban, dans le site de Ksar Akil, lui aussi occupé par une communauté de Sapiens. Nous savons par ailleurs que la standardisation de cette industrie permet de la dissocier des productions néandertaliennes. (...)
Hormis les 70 000 vestiges de faune (cheval, cerf ou bison), la preuve irréfutable de la présence de l’Homme moderne est une dent de lait, d’un petit Sapiens de 2 à 6 ans. La communauté des préhistoriens et paléo-anthropologues, parfois bienveillante, souvent très violente, commente largement cette découverte qui bouleverse bien des présupposés. (...)
Quoiqu’il en soit, il y a 54 000 ans, une communauté sapiens issue du Levant a-t-elle atteint en droite ligne les rivages français et la vallée du Rhône, pour s’implanter au cœur d’un univers Néandertalien ? Une telle incursion nécessite, somme toute, des embarcations, à l’image de la conquête de l’Australie, il y a près de 60-65 mille ans ! (...)