Attac, l’association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne, a prévu un week-end de mobilisation contre Amazon, BNP Paribas et Total les 12 et 13 octobre. L’association prévoit de bloquer les automates des trois entreprises partout en France pour dénoncer “l’emprise néfaste de ces multinationales”.
Ces manifestations interviennent avant deux rencontres internationales importantes. La Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI) doit se réunir à Vienne (Autriche) du 14 au 18 octobre sur la “réforme du règlement des différends entre investisseurs et États”, c’est-à-dire les tribunaux d’arbitrage. Hasard du calendrier, au même moment à Genève (Suisse), un groupe de travail intergouvernemental des Nations Unies planchera sur un projet de traité contraignant sur les multinationales et les droits humains. Avant ces deux réunions, le porte-parole d’Attac, Maxime Combes, économiste de formation, livre son analyse sur la régulation des multinationales. (...)
L’Usine Nouvelle. - Pourquoi cibler précisément Amazon, BNP Paribas et Total ?
Maxime Combes. - Ces trois entreprises sont emblématiques des conséquences des agissements des multinationales en termes social, environnemental et démocratique. (...)
Est-ce que la régulation des multinationales doit forcément passer par leur démantèlement ?
Il existe toute une série de régulations qui peuvent être menées avant même de penser au démantèlement d’Amazon : lutte contre l’évasion fiscale, préservation ou extension des droits sociaux, lutte contre la pénibilité au travail, défendre l’existence des commerces locaux. De fait, en France, nous avons une loi anti-Amazon antérieure à l’émergence du groupe : le prix unique du livre. On peut imaginer des régulations de ce type sur d’autres secteurs.
Mais à terme, il faudra certainement arriver au démantèlement de certaines multinationales. Si on veut appliquer des politiques qui sont aujourd’hui énoncées mais pas mises en oeuvre, notamment sur le réchauffement climatique, il faut réduire le pouvoir des multinationales sur nos vies. Pour réduire ce pouvoir, on peut agir par la régulation publique nationale, européenne ou internationale. (...)