
L’armée israélienne d’occupation de la Palestine a lancé, au petit matin du 31 mai 2010, une attaque meurtrière sur la flottille de civils, en mission humanitaire, venus apporter leur aide au peuple palestinien de la bande de Gaza. On compte déjà neuf morts et plus d’une quarantaine de blessés. Tel est le bilan provisoire de ce crime d’État, qui bouleverse le Monde entier.
Des militants pacifiques de quarante deux pays du Moyen Orient, d’Afrique, des États-Unis, d’Europe, ont subi un assaut d’une violence inouïe, qui a tourné rapidement au carnage. Ces militants tombés sous le feu des mitraillettes ont été assassinés par des soldats israéliens, alors qu’ils étaient encore à 78 milles nautiques de la bande de Gaza, dans les eaux internationales couvertes par la Convention internationale des Nations Unies sur le Droit de la Mer.
À eux seuls, les articles 88 et 89 de cette Convention témoignent du caractère illégitime de l’intervention militaire israélienne :
– Article 88 : "La haute mer est affectée à des fins pacifiques."
– Article 89 : "Aucun État ne peut légitimement prétendre soumettre une partie
quelconque de la haute mer à sa souveraineté."
Mais dans cette douloureuse et très grave intervention militaire, le Droit Maritime International ne vient qu’en arrière plan, face à un acte qui ne peut nullement être considéré comme un acte de piraterie, mais bien comme un acte de guerre contre des civils désarmés.
Est-ce le pas de trop qu’Israël vient de franchir ? Depuis plus de soixante ans la Palestine a été successivement occupée illégalement, morcelée pour être démantelée, pillée de toutes parts et martyrisée en dépits de toutes les condamnations internationales.
Après avoir massacré des femmes et des enfants de Gaza, après avoir bombardé des écoles et des hôpitaux, après avoir tiré sur des ambulances et utilisé des armes chimiques, Israël tue des militants humanitaires internationaux. Cela fait maintenant trois ans que la bande de Gaza sous embargo israélienne est assiégée, et jamais aussi durement que depuis l’horrible opération " Plomb Durci " de janvier 2009, considérée par de nombreux juristes internationaux comme "Crime de guerre et crime contre l’humanité". Plus d’un million cinq cent mille personnes sont piégés et enfermés dans cette " prison à ciel ouvert " qu’est la bande de Gaza.
L’extrême violence avec laquelle les soldats israéliens sont intervenus contre des civils militants pacifiques, nous donne une mesure des exactions qui sont commis dans la bande de Gaza. Et c’est parce que pendant cette année et demie, l’aide promise pour sa reconstruction et les éléments minimum à la survie et à la santé de sa population n’y est pas parvenue que la flottille était porteuse du peu qu’elle pouvait pour y pourvoir. L’attaque révèle ainsi le caractère génocidaire de l’encerclement de Gaza.
Et ce crime seulement quelque jours après l’entrée de l’État d’Israël dans l’OCDE, avec l’approbation complice de l’Union Européenne, et sous le contrôle des États-Unis !
La flottille a été arraisonnée, c’est-à-dire que tous les navires ont été conduits manu militari dans le port d’Ashdod. Tous les militants ont été arrêtés, soit plus de 600 personnes, et doivent être expulsés vers leurs pays d’origine.
Selon sa méthode, l’État israélien tente de couvrir son crime d’arguties ineptes, de calomnies grossières, telles les "justifications" du représentant de la diplomatie israélienne qui a déclaré que cette flottille était sous la conduite du Hamas et d’Al-Qaïda, sachant qu’il peut dire n’importe quoi sans que cela trouble ses protecteurs et complices !
Comment comprendre cette surdité et cet aveuglement volontaire de la prétendue "Communauté internationale" ? D’abord par la communauté capitaliste des intérêts commerciaux, industriels et financiers. Ensuite par la participation à l’OTAN, cette alliance d’intervention militaire hors du contrôle de l’ONU. Enfin par la puissance des lobbies sionistes, en particulier puissants du point de vue électoral, surtout aux États-Unis. Le tout couvert par l’utilisation ignoble du génocide hitlérien des juifs d’Europe, comme justification de la politique de l’État sioniste qui utilise à son échelle des méthodes fascistes contre les Palestiniens.
Voila les faits ! Peut-on se satisfaire de l’indignation et des pleurs de l’impuissance devant le crime, et les pâles "regrets" de notre ministre des Affaires étrangères pour cet incident qui s’est déroulé dans les eaux internationales ? Si nous devons crier notre colère assez haut pour que le monde entier en frémisse, contre un pouvoir colonialiste génocidaire qui ne recule devant aucun crime contre l’humanité pour servir sa mauvaise cause, cela ne suffit plus !
L’impunité d’Israël n’est plus supportable. Il faut maintenant agir.
Il est d’une extrême importance que chaque association, collectif, syndicat, ou parti politique se positionne clairement à l’encontre de ce crime intolérable.
Mais que peut-on faire ?
– Protester contre l’acte de barbarie israélien envers la flottille humanitaire non violente qui
se rendait à Gaza.
– Exiger la libération de tous les emprisonnés et l’acheminement de l’aide humanitaire à
Gaza.
– Exiger la levée totale du blocus illégal de Gaza.
– Demander la suspension de l’Accord d’association avec l’Union Européenne.
– Boycotter tous les produits israéliens tant que le Droit international n’est pas respecté, et
qu’Israël occupe les territoires palestiniens.
– Demander des sanctions contre Israël, qui doit être jugée pour ses actes qui relèvent du
Tribunal International de La Haye.