Zidane* a passé 17h dans la cale d’une embarcation en bois, entassé sous le pont avec 24 autres personnes.
« Quand nous sommes montés sur le bateau, les passeurs ont frappé tout le monde. Ils avaient de gros fusils, plus gros que mon bras. Nous sommes rapidement tombés à court d’eau et de carburant. Nous n’avions pas de téléphone satellite, nous n’avions aucun moyen de contacter qui que ce soit. » nous confie-t-il à bord de l’Ocean Viking. Il fait partie des 555 rescapé.e.s secouru.e.s par nos équipes au cours de six opérations de sauvetage entre le samedi 31 juillet et le dimanche 1er août.
Après huit jours passés sur notre navire, par une chaleur accablante, l’ensemble des rescapé.e.s a pu débarquer ces quatre derniers jours dans le port de Pozzallo, en Sicile.
Malgré les alertes répétées de notre équipe médicale, les six demandes de port sûr envoyées entre le 1er et le 7 août aux autorités maritimes compétentes, les trois évacuations médicales de personnes dont l’état se dégradait rapidement et la présence de plusieurs enfants ainsi que de femmes enceintes, il aura fallu attendre huit jours avant qu’un port ne soit désigné pour permettre le débarquement. Huit longs jours d’attente qui n’ont fait qu’aggraver la santé physique et mentale des personnes déjà très affaiblies.
Nous dénonçons cette attente dégradante, inhumaine et insupportable ! Et nous rappelons aux États leur obligation morale mais aussi légale de fournir rapidement un lieu sûr aux personnes secourues en mer.
Après un long débarquement qui a nécessité quatre jours, nos équipes vont encore passer 10 jours en quarantaine préventive à bord de l’Ocean Viking. Malgré les obstacles, notre détermination reste sans faille et avec votre aide, nous continuerons à sauver, protéger et témoigner du drame qui se joue en Méditerranée. (...)