Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Greenpeace
Huile de palme : jusqu’où le gouvernement défendra Total ?
Article mis en ligne le 1er janvier 2020
dernière modification le 31 décembre 2019

Depuis l’ouverture de sa bioraffinerie à La Mède, Total profite d’une niche fiscale qui rend particulièrement intéressante l’incorporation d’huile de palme dans les agrocarburants. Mais le 1er janvier 2020, la loi change. Le pétrolier est censé arrêter de détruire des forêts pour récupérer des subventions. En principe du moins… car en réalité, le gouvernement manœuvre par tous les moyens pour protéger les intérêts de l’industriel. Jusqu’où ira-t-il ?

Le gouvernement s’acharne à défendre Total

Total mène un lobbying éhonté depuis un an pour conserver une fiscalité avantageuse sur l’huile de palme, ce qui a conduit la France à contresens sur la protection des forêts. L’enjeu pour Total : la raffinerie de La Mède, près de Marseille, autorisée par Nicolas Hulot à importer jusqu’à 650 000 tonnes d’huile de palme par an. Soit une hausse de plus de 60 % du total de l’huile de palme consommée en France ! Le plus fou : cela se fait avec des subventions publiques.

Alors que l’Assemblée nationale a voté en décembre 2018 la fin de la niche fiscale pour le 1er janvier 2020, contre l’avis du gouvernement, Total et Emmanuel Macron déploient une énergie folle pour rétablir l’avantage fiscal sur l’huile de palme. Nous en sommes pour l’instant à trois tentatives : (...)

Le soutien décomplexé du gouvernement à Total montre le peu de cas que fait Emmanuel Macron des forêts et du climat. Tout aussi grave, il bafoue le fonctionnement démocratique : les parlementaires ont voté pour que l’huile de palme soit moins rentable pour Total, et cette décision doit être respectée. Le chantage de Total ne masque pas la vérité : il faut arrêter de saccager la planète, et les solutions ne demandent qu’à être mises en place. Il faut faire appliquer la Stratégie Nationale de Lutte contre la Déforestation Importée, supprimer les avantages fiscaux aux activités polluantes, abandonner les projets routiers, ou encore développer les transports en commun et les mobilités douces. Mais sûrement pas encourager des projets destructeurs comme celui de La Mède. Notre combat contre cette “bioraffinerie” et contre la déforestation importée se jouera notamment au tribunal : nous suivons de près la procédure judiciaire lancée en juillet 2018 aux côtés d’autres associations, avec un recours contre l’autorisation préfectorale de la raffinerie de Total à La Mède.

La bataille pour les forêts continue et nous ne lâcherons rien !