
Le départ de Jeannette Bougrab, entrée au gouvernement lors du remaniement, laisse la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité sans président. Une situation qui pourrait perdurer jusqu’à ce que la dissolution de l’institution soit actée.
A la Halde, où l’on dit n’avoir "aucune information en interne ni sur le nom de ce successeur ni sur la date à laquelle il sera nommé", on attend "le décret d’application qui nous donnera un nouveau président."
Or, à l’Elysée, on n’est visiblement pas pressé de communiquer sur ce dossier : il nous a été opposé une fin de non-recevoir à notre demande d’informations.
Pourquoi ce silence ? Serait-ce l’aveu que derrière cette "péripétie personnelle se joue en fait le sort de la Halde", comme le croit Jean-Pierre Dubois, le président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), membre du comité consultatif de la Halde ?
C’est aussi l’avis de Laurent El Ghozi, président de la Fédération nationale des associations solidaires des tsiganes (Fnasat), également membre de ce comité consultatif. "La question, ce n’est pas seulement qui pourrait être proposé au poste de président de la Halde, mais qui pourrait accepter un tel poste sans garantie d’exister encore dans 6 mois", souligne-t-il. (...)
Ne reste plus que Dominique Versini, Défenseure des enfants, pour dénoncer, comme elle l’a fait lundi, "la disparition des autorités indépendantes", qui, selon elle, "a un sens politique".
En l’état actuel du projet de loi sur le Défenseur des droits, "les têtes des autorités indépendantes disparaissent et les adjoints (au Défenseur des droits) n’auront que les compétences qu’il voudra leur transmettre ou leur déléguer", estime-t-elle. (...)