
En contrepartie, la France reconnaît l’indépendance d’Haïti. Dans son pays, Charles X est présenté comme le véritable libérateur du peuple haïtien.
Des registres et relevés bancaires racontent pourtant une histoire bien différente. Celle d’une dette dont le montant et la longévité contribueront à enfermer Haïti dans une spirale de pauvreté et de sous-développement. (...)
Des registres et relevés bancaires racontent pourtant une histoire bien différente. Celle d’une dette dont le montant et la longévité contribueront à enfermer Haïti dans une spirale de pauvreté et de sous-développement. (...)
En 1843, Jean-Pierre Boyer — le président haïtien qui avait accepté la double dette — est chassé du pays par des opposants qui réclament davantage de droits et moins d’impôts.
Beaucoup lui reprochent d’avoir maintenu le paiement de cette dette honnie. (...)
Indifférente aux problèmes d’Haïti, la France use de tous les moyens pour faire payer son ancienne colonie. Elle dépêche une nouvelle flottille de guerre qui menace de bombarder les ports du pays.
Le paiement est “notre principal intérêt en Haïti, la question qui pour nous y domine toutes les autres”, explique un ministre français de l’époque. (...)
En 1911, sur 3 dollars perçus via l’impôt sur le café, la principale source de revenus d’Haïti, 2,53 servent à rembourser des emprunts contractés auprès d’investisseurs français. (...)
Pendant ce temps-là, la France prospère. À Paris, les terrasses bondées servent souvent un café cultivé à l’autre bout du monde par des Haïtiens endettés.