Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Amnesty International
Guinée : en 1 an, la police a tué au moins 50 manifestants en toute impunité
Article mis en ligne le 18 octobre 2020

À quelques jours des élections présidentielles en Guinée, notre enquête dénonce la répression des forces de l’ordre lors des manifestations contre le 3ème mandat d’Alpha Condé.

Les faits que nous avons analysé ont eu lieu entre entre octobre 2019 et juillet 2020. Au moins 50 personnes ont été tuées, plus de 200 blessées et de nombreuses arrestations et détentions arbitraires ont été constatées. C’est le jour du référendum sur la réforme constitutionnelle, le 22 mars 2020, que la répression a été la plus violente. Au moins 12 manifestants ont été tués ce jour-là.

Aujourd’hui, exercer son droit à la liberté de réunion pacifique reste toujours dangereux en Guinée. L’impunité pour les violations des droits reste la règle.

Des morts et des dizaines de blessés par balle (...)

Les forces de défense et de sécurité ont aussi parfois blessé des personnes en les percutant avec un véhicule. Un homme a succombé à ses blessures quelques jours après avoir été écrasé le 22 mars par un véhicule de la gendarmerie. Un témoin raconte : “il courait quand il a été heurté. Ses deux pieds et sa tête ont été écrasés...”
Des interdictions de manifester abusives

Le rapport met également en relief les nombreuses atteintes au droit à la liberté de réunion pacifique. (...)

Soixante-dix personnes ont été arrêtées et détenues arbitrairement pour avoir protesté notamment contre le projet de réforme constitutionnelle. Plusieurs d’entre elles nous ont raconté qu’elles avaient subi des traitements inhumains ou dégradants lors de leur détention. Ces comportements de l’armée violent les lois internationales.
Des corps refusés dans des morgues

Le 22 mars, certains corps de personnes décédées durant des manifestations ont été refusés dans des morgues d’hôpitaux publics. Des informations crédibles laissent penser que les autorités étaient à l’origine de ce refus. (...)

Nous avons parlé à des familles meurtries qui nous ont décrit comment leurs enfants ont perdu la vie, victimes d’une balle reçue dans le dos, à la poitrine, à la tête ou au cou. Des blessés nous ont montré leurs graves séquelles au bras, genou ou pied, causées par des armes à feu, des grenades lacrymogènes ou même des véhicules des forces de sécurité.
La quasi-totalité des enquêtes restées sans suite (...)

Des actes concrets sont attendus de la part des autorités pour que justice soit rendue aux victimes et à leurs familles. Quiconque sera élu à l’issue de l’élection présidentielle du 18 octobre prochain sera tenu de garantir que des enquêtes et poursuites soient menées sur toutes ces violations, et que les personnes suspectées soient traduites devant les tribunaux compétents.