
Les populations de 13 villages situés à l’Ouest de la Guinée ont déposé une plainte contre la Société financière internationale (SFI), institution du groupe de la Banque mondiale chargée du secteur privé, pour avoir financé le développement d’une mine de bauxite nocive. Les 540 plaignants affirment que la Compagnie des bauxites de Guinée, qui pilote le projet financé par la Société financière internationale (SFI), a confisqué leurs terres, détruit leurs moyens de subsistance et l’environnement local ainsi que les ressources hydriques.
La plainte soumise au conseiller-médiateur (CAO), organisme de contrôle indépendant de la SFI, relève les violations systématiques des normes environnementales et sociales de la SFI et du droit international. La majorité des banques de développement du monde ont instauré des mécanismes de recours pour veiller au respect de leurs politiques environnementales et sociales et répondre aux plaintes formulées par les communautés concernées.
Les plaignants demandent une réparation complète et équitable des préjudices subis ainsi qu’une protection contre de nouvelles violations. Ils ont demandé au conseiller-médiateur (CAO) de faciliter la médiation avec la SFI et la Compagnie des bauxites de Guinée pour examiner et traiter leurs griefs.
« Les terres sur lesquelles nous vivons et cultivons depuis des siècles ont été presque totalement consommées par la CBG », a déclaré Mamadou Lamarana Bah. « Sans terres, forêts, ni eau, comment allons-nous survivre ? » (...)
Les plaignants sont représentés par deux organisations guinéennes, le Centre du Commerce International pour le Développement (CECIDE) et l’Association pour le développement rural et l’entraide mutuelle en Guinée (ADREMGUI) ainsi que par l’organisation américaine de défense des droits de l’Homme, Inclusive Development International (IDI).
La Guinée dispose des plus grandes réserves de bauxite au monde. Les sociétés minières ont envahi le pays ces dernières années, en dépit des graves inquiétudes concernant les impacts sociaux et environnementaux qui ont déjà été soulevées par Human Rights Watch et d’autres organisations. (...)
En 2016, en plus des 150 millions de dollars octroyés par la Société des États-Unis pour les investissements privés à l’étranger (OPIC), la SFI a accordé un prêt de 200 millions de dollars à cette entreprise conjointe pour que cette dernière étende ses opérations minières.
Par ailleurs, 473 millions de dollars lui ont été attribués par un consortium de banques commerciales, dont : Société Générale France, BNP Paribas, Crédit Agricole, Natixis, filiale allemande de la banque ING, ING-DiBa et deux banques guinéennes, la Société Générale de Banques en Guinée et la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie de la Guinée, membre du groupe BNP Paribas.
Le gouvernement allemand a assuré une partie du financement à travers son Programme de garantie des prêts non liés. (...)
Cette plainte est disponible :
– En français : https://www.inclusivedevelopment.net/wp-content/uploads/2019/02/CBG_CAO_Request-for-Mediation_FINAL-FRE.pdf
– En anglais : https://www.inclusivedevelopment.net/wp-content/uploads/2019/02/CBG_CAO-Request-for-Mediation_FINAL-EN.pdf