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Guéant veut des Français « de souche »
Article mis en ligne le 8 mars 2012

On pensait avoir déjà tout entendu sur l’immigration – après l’obsession de la lutte contre l’immigration irrégulière et ses objectifs chiffrés, la volonté de réduire l’immigration légale par une baisse des procédures de regroupement familial ou encore un coup de frein donné à l’immigration professionnelle hier saluée et encouragée -, mais c’était sans compter sur l’imagination – l’acharnement ? — du ministre de l’intérieur.

Il faut dire que la période électorale se prête au durcissement des pratiques et aux dérapages verbaux parfaitement contrôlés.

Ainsi Claude Guéant, lors de la présentation des résultats de la politique migratoire le 10 janvier 2012, s’en prend cette fois aux procédures de naturalisation pour se réjouir de leur baisse [1] : « Nous devons continuer à mieux contrôler l’accès à la nationalité française. La naturalisation est un acte solennel. » Il poursuit en rappelant que le niveau de connaissance de la langue française demandé pour l’acquisition de la nationalité a été élevé car la naturalisation « consacre, pour ceux qui le souhaitent, l’aboutissement du parcours d’intégration et l’assimilation [2] à notre société ». Il explique cette diminution des naturalisations par la réforme entreprise en 2010 devenue effective le 1er janvier 2012 : « L’ensemble des actions conduites en 2011 a conduit à une baisse de –30 % des naturalisations, passant de 94 500 en 2010 à 66 000 en 2011. » Et le ministre de conclure sur ce sujet par un « il nous faut continuer à être vigilants », laissant entendre une fois de plus qu’il y a eu autrefois – avant que ce gouvernement ne redresse la barre – des abus de la part des étrangères et des étrangers demandeurs et du laxisme du côté de l’administration.

Jusqu’alors les gouvernants saluaient le processus consistant à demander la nationalité française, encourageant ce qu’ils considéraient comme un signe de ralliement à la Nation. Certains tiraient même argument de cette possibilité de devenir Français par la voie de la naturalisation pour refuser de consacrer une citoyenneté de résidence et ainsi d’accorder le droit de vote aux élections locales. Combien de fois en effet n’a-t-on pas entendu au Parlement ou dans d’autres enceintes publiques l’argument suivant lequel les étrangers « n’avaient qu’à demander la naturalisation pour pouvoir voter », que c’était plus simple et surtout plus logique… Les mêmes, aujourd’hui, en grande partie, se félicitent des chiffres brandis par Monsieur Guéant. Pour séduire une frange d’électeurs et d’électrices potentiellement attirées par l’extrême droite, ils ne sont pas à une contradiction près.

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