
Une partie des salariés de la rédaction de 20 Minutes dont je fais partie a voté la grève qui a lieu aujourd'hui au journal https://t.co/8KE5wmcDYm #Presse #Greve pic.twitter.com/4Za44xtHuW
— Nils Wilcke (@paul_denton) 23 mai 2019
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Une grève a été votée pour la journée de jeudi au siège parisien du journal 20 Minutes, ont indiqué mercredi soir la rédaction du quotidien et le syndicat SNJ-CGT. "Les membres de la rédaction (...) se sont réunis en assemblée générale mercredi 22 mai, et ont voté à 63,9% pour faire grève le jeudi 23 mai", indique un communiqué "rédigé par la rédaction" du journal gratuit. Une délégation "a proposé d’ouvrir des négociations en urgence pour éviter ce mouvement", une proposition "refusée par la direction", souligne le SNJ-CGT dans un communiqué distinct. Les salariés demandent "la revalorisation salariale de la grille de classification", inchangée selon eux depuis cinq ans, "l’augmentation des effectifs pour remplir au mieux les missions qui sont confiées aux journalistes" et "la clarification de la stratégie de l’entreprise au sujet de la réalisation vidéo par les journalistes", détaille le syndicat. Le communiqué de la rédaction évoque également "une pression accrue sur les audiences, notamment concernant la vidéo" et affirme que "20 Minutes pratique l’une des grilles des salaires les plus basses de la presse quotidienne nationale" malgré "un chiffre d’affaires, stable et rentable". "Aujourd’hui, le manque d’effectif, conjugué à des objectifs d’audience ambitieux imposés par la direction, fragilise la plupart des services de la rédaction", ajoutent les journalistes, évoquant "une augmentation de 90%" des arrêts maladie par rapport à l’année précédente. Le journal 20 Minutes, détenu à parts égales par le groupe SIPA-Ouest-France et par le groupe belge Rossel, édite un site d’information et un journal gratuit, avec une rédaction et des lecteurs assez jeunes. (...)
Distribution de la presse : adoption de la réforme au Sénat
Le Sénat à majorité de droite a adopté mercredi à main levée en première lecture la réforme de la distribution de la presse, défendue comme "indispensable" par le ministre de la Culture Franck Riester, mais combattue par la CGT du Livre. Le projet de loi réformant la loi Bichet du 2 avril 1947, qui organise depuis plus de 70 ans la distribution de la presse, a été adopté avec les voix LR, centristes, RDSE à majorité radicale, LREM et Indépendants. Le CRCE à majorité communiste a voté contre et le PS s’est abstenu. Il doit maintenant être soumis à l’Assemblée nationale. Sur fond de grave crise du distributeur Presstalis, le texte prévoit notamment d’ouvrir à de nouveaux acteurs ce secteur que se partagent aujourd’hui Presstalis et les Messageries lyonnaises de presse (MLP) à partir du 1er janvier 2023. Il donne davantage de souplesse aux marchands de journaux dans le choix des titres qu’ils distribuent (hors presse d’information politique et générale), afin "d’améliorer leur attractivité commerciale", selon le ministre. "Plus de 6.000 points de vente ont fermé entre 2011 et 2018", a-t-il souligné. Côté régulation, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) supervisera le secteur (y compris numérique) à la place des deux instances actuelles (CSMP et ARDP).(...)
Opposée à ce projet, la CGT du Livre avait a appelé à une grève de 24 heures, empêchant la parution des quotidiens nationaux mercredi. Le groupe CRCE s’est fait l’écho de cette opposition, Pierre Laurent exprimant "les plus grandes inquiétudes sur l’effet dévastateur en termes de pluralisme de l’application d’un tel projet". La question de Presstalis a été au coeur des débats, David Assouline (PS) insistant pour obtenir la garantie "que Presstalis ne sera pas victime de ce projet de loi". Il a dressé "un bilan mitigé" des dispositions du texte, malgré des "améliorations substantielles" apportées par le Sénat.