
Le journaliste Maxime Boutkevitch a reçu lundi le prix Vaclav Havel des droits de l’homme, décerné par le Conseil de l’Europe. Capturé puis libéré l’an dernier par l’armée russe, il devient le premier Ukrainien à être honoré par cette distinction.
Le Conseil de l’Europe a décerné lundi 29 septembre son Prix des droits de l’homme Vaclav Havel au journaliste ukrainien Maxime Boutkevitch, libéré l’an dernier après avoir été capturé par les forces russes.
Premier Ukrainien à recevoir le prix Vaclav Havel, du nom de l’ancien dissident puis président tchèque, le journaliste de 48 ans est le fondateur de la radio indépendante Hromadske Radio et cofondateur du centre de défense des libertés Zmina.
Ce prix est remis depuis 2013 par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), qui réunit 46 pays et sert de vigie de la démocratie et des droits de l’homme sur le continent. La Russie en a été exclue après son invasion de l’Ukraine en 2022.
Volontaire dans les forces ukrainiennes après l’invasion russe de février 2022, Maxime Boutkevitch est capturé en juin de la même année puis condamné à 13 ans de prison en mars 2023 par les forces de Moscou, avant d’être libéré en octobre 2024 dans le cadre d’un échange de prisonniers.
Deux autres journalistes, la Géorgienne Mzia Amaghlobeli et l’Azerbaïdjanais Ulvi Hasanli, tous deux en détention, étaient également en lice pour ce prix.
"Ce n’est pas un hasard", a déclaré le président de l’APCE, Theodoros Rousopoulos, en réclamant leur libération immédiate. "Les derniers mois se sont avérés particulièrement dangereux pour les journalistes", a-t-il dit, soulignant que 171 journalistes étaient en détention en Europe au début de l’année, dont au moins 26 Ukrainiens détenus en Russie ou bien dans les territoires occupés par Moscou en Ukraine.
"Il faut en être privé des droits de l’homme pour comprendre leur valeur" (...)
"Je reçois ce prix également au nom des civils et prisonniers de guerre ukrainiens illégalement détenus par la Russie et tous ceux qui sont privés de leur liberté, qui font l’objet de tortures, de traitements inhumains et dégradants, qui ont été blessés, violés ou emprisonnés par les occupants russes", a-t-il déclaré, vêtu d’un polo noir portant la mention "Prisonniers de guerre ukrainiens : on ne vous oublie pas." (...)
L’an dernier, le prix, d’un montant de 60 000 euros, avait été décerné à l’opposante vénézuélienne Maria Corina Machado, qui vit dans la clandestinité depuis la réélection contestée du président Nicolas Maduro en 2024.