
Le 13 juin dernier, à l’appel de quatre syndicats de cheminots, une grève massivement suivie, notamment par les conducteurs, perturbait nationalement le trafic des trains, TER et RER. Pourquoi ? La question reste en suspens.
On sait le peu d’inclination des grands médias à s’étendre sur les motivations d’une grève dans les transports si ce n’est pour la dénigrer et la réduire à sa plus coupable conséquence, c’est-à-dire à sa dimension nuisible pour l’usager. Cette fois encore, en l’absence de « casseurs » ou de fomentateurs de « coup de poings » annoncés, susceptibles de dramatiser l’événement et d’exciter le voyeurisme des contemplateurs de la crise sociale, les principaux médias s’en sont tenu à de vagues allusions sur la réforme ferroviaire. Lorsqu’ils ne l’ont pas tout simplement tue.
Un rapide tour d’horizon du silence des médias sur des questions qu’ils ne se sont même pas donnés la peine de se poser, n’est pas tout à fait inutile. Et toujours édifiant... (...)
La grève a été marquée par une mobilisation exceptionnelle des contrôleurs et des agents de conduite de la SNCF (70 % de grévistes parmi eux), provoquant par conséquent de fortes perturbations de trafic sans lesquelles elle aurait pu rester inaperçue des « grands médias ». Mais comment insister sur cette mobilisation sans reconnaître une certaine légitimité à l’action des syndicats de cheminots (CGT, CFDT, SUD rail, et UNSA) alors que les responsables de rédaction se montrent toujours prompts à décrédibiliser le mouvement social ? Les médias de grande diffusion ont donc adopté une attitude aussi routinière que sournoise : en parler peu, en parler mal. Encore qu’en parler serait déjà trop... l’évoquer seulement, donc. Car des raisons à l’origine de cette grève importante nous ne saurons rien ou presque. Qu’en est-il de cette « réforme ferroviaire » ? Quel est son contenu ? Quelles en sont les conséquences pour l’usager et pour les salariés de la SNCF ? Il faut chercher l’information ailleurs...
Ainsi, comme d’habitude, mais encore plus que d’habitude, nous avons assisté à une mise entre parenthèses des raisons de cette grève. Et à une mise en scène des récriminations individuelles. (...)