
C’est la première défaite de Monsanto, propriété du groupe Bayer, devant la justice fédérale américaine dans une affaire concernant le Roundup, un herbicide à base de glyphosate.
C’était le procès à ne pas perdre ; Monsanto l’a perdu. Un tribunal fédéral américain de San Francisco (Californie) a condamné, mercredi 27 mars, la firme à verser 80,8 millions de dollars (71,8 millions d’euros) à un malade touché par un lymphome non hodgkinien. Le plaignant, Edwin Hardeman, a utilisé à titre privé un herbicide à base de glyphosate pendant près de trois décennies et a contracté ce cancer rare de la lymphe en 2015. Bayer, qui a racheté Monsanto en 2018, a annoncé faire appel du jugement.
C’est la première défaite de la société agrochimique devant une juridiction fédérale américaine, concernant son produit-phare, le glyphosate, principe actif du célèbre Roundup. Mais c’est le troisième revers judiciaire qu’elle subit en quelques mois. (...)
la décision du jury fédéral revêt une importance singulière. En effet, le cas particulier de M. Hardeman devrait servir de référence à quelque 700 plaintes analogues regroupées dans la même juridiction. (...)
la première phase s’est conclue le 19 mars par l’opinion unanime du jury que le Roundup avait bien été un « facteur substantiel » de la maladie du plaignant. Décision saluée par un plongeon en Bourse de l’action Bayer qui a décroché de plus de 10 % le lendemain pour atteindre, la semaine suivante, son plus bas niveau depuis plus de six ans. Et la seconde phase s’est achevée sur l’opinion des jurés, également unanime, que la firme était responsable des torts causés au plaignant. Au regard de ce qu’elle savait, ont-ils estimé, la société aurait dû avertir ses clients du risque de cancer présenté par son produit. (...)
Selon les informations transmises par Bayer aux investisseurs, plus de 11 000 affaires analogues à celle de M. Hardeman sont en cours aux Etats-Unis. (...)