Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
cadtm
Gênes : 15 ans après les grandes manifestations contre le G8 et la répression sanglante déclenchée par Berlusconi
Article mis en ligne le 21 juillet 2016

À Gênes, cette semaine est célébré le souvenir des actions qui ont marqué le sommet du G8 (USA, Russie, R-U, Allemagne, Italie, France, Japon, Canada) qui s’est tenu ici il y a 15 ans exactement. Hier 19 juillet le CADTM (Comité pour l’Abolition des dettes illégitimes) |1| co-organisait avec ATTAC, Pax Christi et le Comité Place Carlo Giuliani une rencontre d’une journée consacrée à la lutte pour l’annulation des dettes illégitimes. Plus de 200 personnes y ont participé provenant de toute l’Italie. La participation était particulièrement plurielle tant parmi les conférenciers/cières (puisque y ont pris la parole un archevêque, un évêque, des militants/tes de la gauche radicale, des militants/tes altermondialistes), que parmi les participants où on trouvait des militants d’extrême-gauche, des syndicalistes, des activistes, des représentants d’ONG du Fair trade, etc.

Rappelons que, pour protester contre la réunion du G8 tenue à Genova du 20 au 22 juillet 2001, plus de 300 000 manifestants provenant de toute l’Europe s’étaient rassemblés. Berlusconi, chef du gouvernement, avait transformé la ville en un camp retranché. La majeure partie de la ville était interdite d’accès, des barrières hautes de plusieurs mètres avaient été dressées sur un périmètre de plusieurs kilomètres. Un véritable dispositif de guerre civile avait été mis en place par le gouvernement de Berlusconi. Des milliers de carabinieri et de policiers étaient préparés psychologiquement et physiquement à affronter violemment les manifestants. G. W. Bush était hébergé sur un bateau de guerre de la marine des États-Unis.

II y a eu des manifestations 3 jours durant. (...)

En regardant le plan de ce dispositif, nous nous sommes dit que celui-ci était clairement destiné à provoquer des affrontements sanglants notamment parce que la manifestation des « Tutti bianchis » se terminait dans une véritable nasse. Il était impossible de modifier les plans, aucune négociation n’ayant lieu. Et effectivement, ce jour-là après-midi, Carlo Giuliani, un jeune manifestant de 23 ans, était abattu par des policiers, un véhicule de police passant délibérément sur son corps alors que Carlo Giuliani, victime de deux tirs de la police, gisait déjà sur le sol. (...)

Comme l’écrivait le quotidien Le Monde en avril 2015, « Il aura fallu attendre quatorze ans pour obtenir une condamnation. Ce sera finalement celle d’un pays. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné, mardi 7 janvier, l’Italie pour n’avoir jamais poursuivi en justice, ni même identifié, les auteurs de violences policières contre des militants altermondialistes, en marge du sommet du G8 à Gênes en 2001. Des mauvais traitements pourtant assimilables à des « actes de torture » selon la CEDH. » (...)

Les leçons pour l’avenir : la nécessité pour tout gouvernement populaire (ou pour toute force de gauche qui prétend participer à un gouvernement) de résister aux créanciers, de désobéir aux institutions et aux traités européens, de s’appuyer sur des mobilisations populaires et de respecter la volonté du peuple. La nécessité pour ceux et celles d’en bas de maintenir une pression maximale sur les gouvernements considérés comme amis afin qu’ils ne capitulent pas et qu’ils mettent réellement en œuvre un authentique programme alternatif.