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Agence Medias Palestine
Gaza se débat pour faire face au blocus et aux orages
Article mis en ligne le 29 janvier 2015
dernière modification le 24 janvier 2015

Par Rami Almeghari, The Electronic Intifada, Khan Younis, 19 janvier 2015

Tous les matins de bonne heure, Um Atiya fait rôtir des toasts sur un four en terre. Elle est devenue dépendante de ce four depuis les 51 jours d’attaque sur Gaza par Israël l’été dernier. Electricité et gaz de cuisson sont rares ici dans la zone sud de Khan Younis et dans toute la Bande de Gaza.

La situation a été particulièrement difficile ces dernières semaines. L’usine électrique de Gaza a été fermée le 28 décembre ; ses réserves de fuel étaient épuisées faute de financement.

Um Atiya n’avait que six heures d’électricité par jour. « Nous brûlons dans notre four en terre du bois des meubles détruits pendant l’attaque israélienne », dit-elle.

Nawraz fabrique des fours en terre à environ deux kilomètres de la frontière de Gaza avec l’Israël d’aujourd’hui. Avant l’été dernier, elle vendait rarement plus de trois fours par mois. Maintenant, elle en vend entre cinq et sept.

« Ces deux fours là sont déjà vendus », dit Abu Jaama en les montrant.

Les fours sont faits avec de la boue prise dans ce qui reste de puits locaux. Ils sont assemblés manuellement, à l’aide de barres de fer. On utilise un peu de ciment pour façonner la base du four.

Fortes précipitations

Les 1.800.000 résidents de Gaza ont dû aussi subir de fortes précipitations et le froid ces dernières semaines. On parle de deux bébés de Khan Younis qui en sont morts.

Beaucoup de familles n’ont pas pu trouver de véritable abri. Plus de 100.000 logements ont été atteints pendant l’attaque israélienne. Bien que 5 milliards 400 millions de dollars aient été promis en octobre lors d’une conférence des donateurs pour Gaza, les agences de secours disent que, en réalité, on a entrepris très peu de reconstruction.

Israël a drastiquement réduit la quantité de matériaux de construction autorisés à entrer à Gaza. Le blocus de Gaza continue. (...)

Quand la reconstruction va-t-elle commencer ici ? Quand ? »

« Nous nous tenons devant un feu de bois toute la journée », ajouta Ahmad. « Quand la nuit tombe, nous quittons notre appartement détruit et nous dirigeons vers la maison de mes beaux-parents pour y trouver un peu de sommeil. Je ne sais pas comment nous tenons le coup. »

Rami Aalmeghari est journaliste et professeur d’université dans la Bande de Gaza.