
C’est l’histoire d’une jeune fille qui a grandi à Strasbourg, dans le quartier de l’Elsau. Aujourd’hui écrivaine et sociologue, Kaoutar Harchi raconte une enfance marquée par le racisme et la relégation sociale. Une enfance écrasée par les systèmes de domination mais aussi une enfance de résistance. De résistance contre la place qu’on lui avait assigné dans la société. De résistance pour protéger ses parents, et en particulier sa mère, des réalités terribles de l’institution scolaire.
Dans cette autobiographie, Kaoutar Harchi livre un récit intime, unique mais aussi tellement semblable à celui de millions d’enfants de l’immigration postcoloniale. Un récit littéraire mais foncièrement politique et revendiqué comme tel par l’autrice, parce que “ces millions d’hommes et de femmes ne peuvent pas être uniquement définis par leur statut de dominés, ils sont aussi des dominés qui ont un rapport réflexif à leur domination, qui essaient de faire quelque chose”.
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Kaoutar Harchi mène dans ce livre une enquête autobiographique pour saisir, retranscrire au plus près cet état d’éveil, de peur et d ’excitation provoqué, dit-elle, "par la découverte que nous - jeunes filles et jeunes garçons identifiés comme musulmans, que nous le soyons ou pas d’ailleurs - étions perçus à l’aube des années 2000 par un ensemble d’hommes et de femmes comme un problème." Un livre où l’amour filial et l’éveil de la conscience politique s’entremêlent dans une langue poétique et puissant