
Une turbine s’est effondrée dans la centrale hydraulique Dos Mares au Panama, appartenant au groupe GDF-Suez. La multinationale avait pourtant bénéficié d’un prêt de 220 millions de dollars de la Banque européenne d’investissement (BEI) pour son projet qui visiblement n’est pas fiable. On se demande à quoi l’argent a servi...
Le projet était déjà très controversé avant cet accident : les canaux d’écoulement ont été terminés non avec du ciment mais avec du plastique, qui flottait dans l’eau de la rivière avant même que la centrale ne soit opérationnelle. En août 2010, un village voisin a été inondé après l’ouverture d’une écluse par le constructeur, révèle un rapport de l’ONG Counter Balance, basée à Bruxelles. (...)
Le Panama est le troisième bénéficiaire de la BEI dans la région Asie-Amérique latine, après le Brésil et la Chine. Un tout petit pays, où les prêts d’investissement accordés sont plus importants qu’en Indonésie, en Inde ou en Argentine... Sans doute ce paradis fiscal sait-il se rendre attractif ! La BEI y a investi, sous forme de prêts, 709 millions d’euros.
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Counter Balance demande un audit de la part de la BEI, qui « n’est clairement pas capable d’assurer le suivi de ses projets ». Le chantier de Dos Mares est, selon l’ONG, la « chronique d’un échec annoncé ». La BEI, plus importante institution financière publique du monde en ce qui concerne le volume de prêts, dont l’État français est actionnaire, est spécialiste des décisions opaques. (...)