
Marine Le Pen est invitée sur tous les plateaux aux heures de grande écoute. Bruno Gollnisch jamais. Hier soir, 9 décembre 2010, à 20 h 35 sur France 2, Marine Le Pen était aux anges. Les invités, à l’exception de socialiste Manuel Valls, lui ont largement servi la soupe sur un plateau. S’y attendait-elle ? Peut-être. En tous cas, elle paraissait ravie.
Anti-Le Peniste convaincu, je l’ai malheureusement trouvée excellente. Ni de gauche, ni de droite, ni surtout d’extrême droite, Marine Le Pen est "nationale". C’est nouveau et ça risque de faire mal.
Croyante et catholique, elle aime Jésus et voudrait, semble-t-il, chasser les travailleurs et travailleuses qui croient en Mahomet, et qui ne sont pas vraiment Français de souche, afin de redonner du travail aux 5 millions de chômeurs qu’a le pays.
Sur tous les sujets elle a mis l’autre en difficulté. Visiblement, l’autre n’avait pas suffisamment pris la fille Le Pen au sérieux. Pas assez bossé aussi son sujet. Même sur l’Europe et l’euro, le vieux routard d’Alain Duhamel s’est fait rembourrer comme un novice. L’a-t-il fait exprès ?
Pourtant, et malheureusement pour notre pays, la fille Le Pen n’est qu’en rodage de ses arguments. Qu’est-ce que cela sera demain, lors de la campagne de 2012, quand elle sera en régime de croisière ? (...)
En invitant et en mettant en avant Marine Le Pen, l’Etat pense sûrement qu’elle peut lui servir beaucoup mieux que ne pourrait le faire un Bruno Gollnisch, trop fondamentaliste et trop extrême droite dans l’âme.
Est-ce aussi une manière pour l’Etat, d’espérer que Marine Le Pen s’en souvienne demain, quand l’UMP aura des moments difficiles lors de quelques triangulaires ? (...)