
Puisque les questions de cette table ronde sont posées carrément, j’ai pris le parti d’ y répondre de même, c’est-à-dire sans circonlocutions inutiles. La question, c’est : « Quel remède à la crise démocratique européenne ? », ma réponse : « Le soulèvement ou la table rase par l’effondrement financier ».
Ce sera l’un des deux en tout cas ; car la chose que par charité, nous persistons à appeler « démocratie représentative » est morte et bien morte, et ça fait un moment déjà : souvenez vous de l’époque gratinée du traite constitutionnel européen... Il apparaît aujourd’hui de plus en plus visiblement que nous vivons dans un régime politique assez spécial que nous pouvons qualifier d’ « oligarchie autistique » et dans lequel il n’y a plus aucun mécanisme endogène de correction, plus aucune force de rappel entre gouvernés et gouvernants, et où presque tous les mécanismes de médiation et de représentation sont effondrés. Il faudrait parler des médiations médiatiques, syndicales. Et c’est évidemment la médiation proprement politique qui est en cause à voir en tout cas le splendide deuxième tour qui s’annonce déjà et qui nous réserve dans le meilleur des cas l’ équivalent fonctionnel radieux de la succession Papandreou par Papademos ,Berlusconi par Monti, et Zapatero par Rajoy, et tout ce que vous voulez, c’est-à-dire le remplacement du même par le même. Et si d’aventure il y en a parmi vous qui aurait décelé dans le programme du candidat dit « socialiste » la moindre velléité de mise en cause sérieuse des structures de l’Europe néolibérale, surtout qu’il nous le fasse connaître... (...)