
L’analyse de la crise financière par Frédéric Lordon est assez éloignée du discours dominant véhiculé par les médias. Dans la deuxième partie de l’entretien qu’il nous a accordé, cet économiste radical passe en revue les mesures prises par les gouvernements pour lutter contre la crise, propose ses solutions et avoue espérer une… crise politique majeure, seule susceptible de réformer le système en profondeur....
"Or, sous la variété phénoménale de ces crises, qui semblent au premier regard toutes différentes les unes des autres, il faut bien voir l’identité profonde des mécanismes à l’œuvre tels qu’il s’expriment, les invariants structuraux des marchés de capitaux déréglementés. Tant que l’action politique ne s’en prendra pas directement à cette structure-là, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Et si l’événement « subprime » a été d’une taille exceptionnelle, il ne semble pourtant pas avoir encore suffi pour qu’on en prenne le chemin…"
...“Le grand emprunt national ?
C’est de la pure communication plébiscitaire.”...
..".je nous vois plutôt nous installer dans une période longue de croissance molle et de chômage durablement élevé. Dans ces conditions, si craquements il y a, ils viendront de la sphère politique, et d’un corps social qui n’en pourra plus du cumul inégalités-stagnation salariale-précarisation."