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Frantz Fanon, l’indépendance dans la chair
Article mis en ligne le 6 décembre 2011

Né aux Antilles, psychiatre et militant aux côtés du FLN algérien, Frantz Fanon a décrypté dès les années 1950 les effets de la colonisation. Son œuvre, cinquante ans après sa mort, se révèle d’une troublante actualité.

La mère patrie a trahi son fils noir. Celui-ci la trahira en retour. Frantz Fanon, né antillais en 1925, est mort algérien le 6 décembre 1961, à l’âge encore tendre de 36 ans. Une courte vie qui lui aura laissé le temps de combattre le nazisme au sein des Forces françaises libres, d’étudier la médecine à Lyon – et de suivre les cours du philosophe Maurice Merleau-Ponty –, puis d’exercer, à partir de 1953, son métier de psychiatre en Algérie. Expulsé en 1956 car engagé aux côtés du FLN, il rejoint la Tunisie et sillonne l’Afrique noire à son tour lancée sur la voie de l’indépendance, en tant qu’ambassadeur du gouvernement provisoire algérien, chantre d’une solidarité panafricaine. « Il a choisi. Il est devenu algérien. Il n’est pas facile de se souvenir d’un homme comme celui-là en France », résumait sobrement Aimé Césaire il y a tout juste cinquante ans. (...)

Longtemps occulté, Fanon refait aujourd’hui surface dans l’Hexagone à travers un volume d’œuvres complètes et la traduction de la biographie de référence de David Macey. « Il était temps de proposer une vision globale de sa trajectoire intellectuelle et politique, note François Gèze, qui dirige les éditions La Découverte. Nous avons voulu répondre à la demande des lecteurs, et notamment des jeunes issus de l’immigration qui se retrouvent spontanément dans certaines pages de Fanon, stupéfiantes d’actualité. » Cette œuvre incandescente est devant nous. Vive et vivante. (...)

Son dernier souffle vital, Frantz Fanon l’a employé à dicter Les Damnés de la terre, son ouvrage le plus célèbre, préfacé par Jean-Paul Sartre.
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