Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
survie
François Hollande et le 19ème anniversaire du génocide des Tutsi du Rwanda
Article mis en ligne le 30 mars 2013

Le prochain 7 avril sera la première fois que l’actuel Président de la République, François Hollande, aura à vivre en tant que chef de l’Etat la commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda.

Personne ne peut ignorer le rôle de notre pays, et de ses dirigeants de l’époque, dans cette tragédie : pour différentes raisons, ceux qui gouvernaient la France ont soutenu à bout de bras les extrémistes hutu, avant, pendant, et après le génocide.

De nombreux documents et témoignages établissent cette part de notre histoire. Pour qui est de bonne foi et ne cherche pas, par lâcheté, à éviter de se confronter à une réalité difficile à regarder en tant que citoyen français, le tableau de ce qui est connu est inqualifiable (parmi les aspects les plus choquants : livraison de munitions aux tueurs, mise à l’abri de la justice des génocidaires etc. [1]). Alors même que la France avait suffisamment d’ascendant et de moyens de pression sur les extrémistes entre 1990 et 1994 pour leur imposer de renoncer à leur projet criminel lorsque celui-ci se préparait. Mais l’essentiel était de combattre le FPR, le génocide n’étant qu’un à côté sans beaucoup d’importance… (...)

Par ailleurs, il demeure de nombreuses zones d’ombre [2].

Nous, citoyens français, sommes indignés par le rôle qu’ont joué nos autorités politiques à l’époque.

Mais nous sommes également indignés par le refus de l’Etat français, jusqu’à aujourd’hui, de regarder l’Histoire en face et de l’assumer, ainsi que par les mensonges officiels qui sont autant d’injures faites aux victimes du génocide et aux membres de leurs familles encore vivants. (...)

Le Président Hollande a fait une déclaration publique sur le massacre d’Algériens en octobre 1961 à Paris. Il a fallu attendre plus de 50 ans pour cette reconnaissance officielle. L’histoire n’oublie pas le silence de plomb de tous les Présidents de la République qui l’ont précédé et qui se sont honteusement tus.

Il est du devoir des responsables politiques et des citoyens de tirer les conséquences de ce scandale qu’a été la politique française au Rwanda dans les années 90 (...)

Nous attendons du Président de la République et de nos responsables politiques :

  • Qu’ils s’expriment pour dire concrètement, et reconnaître publiquement, quelle a été la politique de la France vis-à-vis des génocidaires rwandais, avant, pendant et après le génocide, pour tout ce qui est déjà établi ;
  • Qu’ils engagent des démarches pour faire établir la vérité sur les zones d’ombre qui demeurent, notamment en rendant accessibles toutes les archives de l’époque, en levant le secret défense sur les pièces refusées aux juges d’instruction dans les affaires judiciaires en cours, et en appelant publiquement de vos vœux une véritable commission d’enquête parlementaire.
  • Qu’ils engagent les changements institutionnels qui s’imposent afin qu’une telle politique ne puisse se reproduire, notamment en instaurant un véritable contrôle parlementaire – y compris sur les opérations du COS , en mettant en place les recommandations de la mission d’information parlementaire de 1998 sur le Rwanda [3], etc.